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Confitea II

Date post: 16-Oct-2015
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  • RAPPORT SOMMAIRE DE LACONFRENCE INTERNATIONALEDE L'DUCATION DES ADULTES

    ELSENEUR, DANEMARK, 16-25 JUIN 1949

    UNESCO

  • Toute citation ou reproduction d'extraits de cette publication est autorisesous rserve que l'Unescoen soit informe et qu'il lui soit envoy un exemplairedu livre ou du journal o figurent ces citations.

    Toute correspondance relative la prsente publication doit tre adresse :M . le Directeur gnral de l'Unesco, 19, avenue Klber, Paris-16e, et porter lamention : A l'attention du Centre d'changes du Dpartement de l'ducation.

    AUTRES PUBLICATIONS DANS LE DOMAINE DE L'DUCATION

    Bulletin trimestriel d'ducation de base (ditions en anglais, franais etespagnol). L'exemplaire : ls ; 30 francs franais ; $ 0,20. Abonnement annuel :3s 6d; 100 francs; $0,70.Comptes rendus analytiques et bibliographie (publications mensuelles en anglais,franais et espagnol). Gratuites, selon les disponibilits.

  • RAPPORT SOMMAIRE DE LACONFRENCE INTERNATIONALEDE L'DUCATION DES ADULTES

    ELSENEUR, DANEMARK, 16-25 JUIN 1949

    UNESCO

  • Achev d'imprimer le 30 octobre 1949

    par Arts et Manufactures, Parispour l'Organisation des Nations Unies pour

    l'ducation, la science et la culture

    Unesco. Publication n 407

    TABLE DES MATIRES

    pagePrface 3Chapitre premier : L'uvre de la Confrence 4Chapitre II : Rapport officiel 8

    Sances plnires 9lre commission : Contenu de l'ducation des adultes 122 e commission : Institutions et problmes d'organisation 173 e commission : Mthodes et techniques 254 e commission : Moyens d'tablir une coopration permanente . . . . 31Remerciements 41Liste des dlgus 42

    Chapitre III : Le programme d'ducation des adultes de l'Unesco 45

  • PRFACE

    La Confrence de l'ducation des adultes, qui a runi au Collge populaireinternational d'Elseneur, du 16 au 25 juin 1949, cent-six dlgus reprsentantvingt-sept pays et vingt et une organisations internationales, a certainementt la manifestation la plus significative qui ait jamais eu lieu dans ce domaine.Elle marque galement pour l'Unesco une tape importante dans la ralisationde son programme, puisque le directeur gnral, M . Torres Bodet, dclarait Copenhague devant la presse danoise :

    D e toutes les confrences spciales qui ont t convoques jusqu' ce joursous les auspices de l'organisation que j'ai l'honneur de diriger, celle-ci est m o n sens la plus importante. E n la runissant, l'Unesco ralise l'un desespoirs les plus profonds des h o m m e s qui ont sign Londres l'Acte cons-titutif de 1945.

    C'est la Confrence gnrale de l'Unesco, au cours de sa deuxime sessiontenue Mexico en 1947 et de sa troisime session tenue Beyrouth en 1948,qui a dcid la convocation de cette confrence. Des invitations ont tenvoyes tous les tats, membres ou non de l'Unesco. O n trouvera en annexela liste et la composition des dlgations. O n verra qu'elle reflte assezfidlement la manire dont l'ducation des adultes est rpartie dans le monde .L'accent a t mis sur l'Europe occidentale et l'Amrique du Nord, mais desdlgus de toutes les parties du monde taient prsents et pouvaient tmoignerde l'aspect des problmes que pose l'ducation des adultes dans les rgions oles institutions et les mthodes ont atteint un moindre degr de dveloppement.

    La confrence avait t conue c o m m e une confrence de travail. U n comitd'experts, runi en novembre 1948, avait aid laborer un ordre du jour et fixer le m o d e de travail. Conformment ce plan, les deux premires journesfurent consacres l'tude, en sance plnire, des buts de l'ducation desadultes.

    Puis dans les journes qui suivirent la confrence se partagea en quatrecommissions charges d'examiner respectivement l'un des quatre aspects sui-vants de l'ducation des adultes : le contenu les institutions et les problmesd'organisation les mthodes et les techniques les moyens d'tablir unecollaboration internationale permanente.

    Le prsent rapport constitue un compte rendu sommaire des travaux de laconfrence. La premire partie prsente un rsum des problmes qui ont texamins et les conclusions auxquelles on est parvenu. La deuxime partiecontient les rapports officiels des commissions, accompagns des recomman-dations adoptes par la confrence. Une dernire partie est consacre au pro-gramme de l'Unesco dans le domaine de l'ducation des adultes.

    Ce rapport sommaire est destin faire connatre au grand public les rsultatset les recommandations de la confrence. Il sera complt par une publicationultrieure prpare l'intention des responsables de l'ducation des adultes, l'aide des travaux de la confrence, des documents fournis par les dlgus etle Secrtariat de PUnesco et des discours prononcs Elseneur par le Directeurgnral de l'Unesco et les deux minents confrenciers Sir John M a u d et M . JeanGuhenno.

    Le secrtaire gnral de la Confrence :EUGNE BUSSIRE

    3-

  • C H A P I T R E P R E M I E R

    L'UVRE DE LA CONFRENCE

    Ce chapitre est rdig l'intention de ceux qui veulent avoir une rapide vued'ensemble des problmes abords la confrence et des rsultats obtenus.

    Plusieurs sances plnires furent consacres l'tude en c o m m u n des butsde l'ducation des adultes. Les orateurs qui intervinrent dans ces dbats furentunanimes souligner l'impossibilit de parvenir, dans les circonstances prsentes, une dfinition exhaustive de l'ducation des adultes valable pour tous lespays et pour tous les types d'exprience. Aussi ne peut-on que signaler les tchesles plus importantes qui lui incombent :. Soutenir et favoriser les mouvements qui s'efforcent de faire natre une,culture mettant un terme l'opposition entre ce qu'on est convenu d'appelerles masses et ce qu'on est convenu d'appeler les lites ;

    Stimuler un vritable esprit de dmocratie et un vritable esprit d'humanit;Rendre aux jeunes gnrations l'espoir et la confiance dans la vie, qui ont

    t branls chez elles par la dsorganisation prsente du m o n d e ;Former des citoyens clairs d'une communaut mondiale; ,Restaurer le sens de la communaut dtruit par l'atomisation du tissu

    social.Tous les orateurs ont insist galement sur la ncessit de tenir compte, dans

    chaque programme, des besoins propres et des aspirations particulires de chaquegroupe, de chaque communaut locale ou nationale. Dans ce sens il importeau premier chef de rattacher l'ducation des adultes une conception de laculture o il s'agit non pas de distribuer un savoir tout fait, mais d'utilisersans jamais les sous-estimer l'apport et la contribution de chaque individu etde chaque groupe, pour jeter les fondements d'une civilisation plus complteet plus humaine.

    Dans une certaine mesure la premire commission a constitu un prolon-gement la discussion des buts de l'ducation des adultes qui avait t abordeen sance plnire. Elle s'est efforce de dfinir le domaine propre de cetteducation et d'indiquer quelle tait sa tche la plus importante ce m o m e n tprcis de l'histoire.

    L a commission n'a pas non plus jug bon de formuler une dfinition. Elles'est contente de faire prcder ses discussions de cette dclaration de principeque l'ducation des adultes a pour tche de satisfaire les besoins et les aspira-tions de l'adulte dans toute leur diversit. Cette dclaration peut paratre banale,mais elle est riche de consquences pratiques; elle c o m m a n d e une conceptionde l'ducation dynamique et fonctionnelle qui s'oppose la conception intel-lectualiste traditionnelle. Dans cette perspective fonctionnelle on ne part pasd'un programme tabli l'avance ni d'une division du savoir par matiresspares telle que l'enseignement traditionnel l'a tablie, mais on part de situa-tions concrtes, de problmes actuels auxquels les intresss eux-mmes s'ef-forcent de trouver une solution. L'ducation des adultes est encore fonctionnelle

  • parce qu'elle est par essence libre. Rien ne peut obliger un adulte suivre, parexemple, un cours' du soir s'il n'est pas attir par un puissant intrt d'ordreintellectuel, social ou artistique.

    La commission a beaucoup insist sur la ncessit de tenir compte des diverscentres d'intrt des adultes dans l'laboration des programmes. Les cons-quences pratiques d'une telle attitude sont multiples. Elles commandent unepdagogie spciale, une formation spciale des responsables, des programmesd'une grande souplesse et d'une grande diversit, des institutions spcialisespar milieu et par pays.

    U n autre point important mis en lumire a t l'unit d'inspiration de l'du-cation des adultes dans le m o n d e en m m e temps que la grande diversit de sesformes. Chacun a pu se rendre compte de la difficult de juger de la valeurd'un m o u v e m e n t ou d'une exprience en dehors de son contexte social, psycho-logique et culturel. Certains complexes mal fonds de supriorit ou d'infrioritse sont dissips et les partipants ont pris conscience du fait qu'il n'existe aucuneformule universelle valable sans modification pour tous les milieux et tous lespays.

    U n dernier point : la premire commission a soulign qu'on ne saurait parlerde pays ducation de base et de pays ducation des adultes , mais queces deux aspects de l'ducation populaire existent dans chaque pays sous desformes et des degrs diffrents.

    Enfin la commission a insist sur la ncessit d'assurer une formation intel-lectuelle:' gnrale ainsi qu'une formation sociale et artistique.

    D e u x tendances se sont affrontes dans la deuxime commission : d'un ctcelle qui consistait favoriser un simple change d'information, de l'autre cellequi visait l'tude des problmes controverss du rle de l'tat, des organisa-tions prives, des universits, des bibliothques, etc. Aprs quelques hsitationsla seconde tendance l'a emport et les rsultats de la discussion peuvent sersumer de la faon suivante : l'ensemble des dlgus a reconnu l'importanceprimordiale qu'il convient d'attribuer l'initiative prive en matire d'du-cation des adultes. Elle seule reprsente la diversit des intrts, signale propos des travaux de la premire commission. D'autre part les associationsprives peuvent plus aisment rsister au danger de propagande. Nanmoinson a insist sur le rle non moins ncessaire que l'tat est appel jouer. Il est

    ' vain de vouloir dnier l'tat une responsabilit dans ce domaine; il faut aucontraire clairer l'opinion publique de faon amener. l'tat exercer sonaction en dehors de toute proccupation partisane.

    Quant au rle des universits, un grand nombre de dlgus avait tendance les considrer c o m m e des centres de haute culture spcialise, rserve uneminorit d'tudiants et de chercheurs. Cette opinion a t largement modifie la lumire des expriences anglaises, amricaines et canadiennes o l'on voitl'universit jouer un rle important dans l'ducation du vaste public. Il est apparuqu'il tait possible et souhaitable d'tablir une coopration troite entre lesintrts culturels des masses et les recherches scientifiques des spcialistes uni-versitaires. Les uns et les autres ont profiter de cet change. Les universitsont tout gagner d'un contact plus direct avec les problmes vivants de la c o m -munaut, aussi bien pour l'orientation que pour la forme de leur enseignement.Inversement l'universit ne peut se dpartir des responsabilits qui lui incom-bent en matire d'ducation des adultes, en tant que centre de haute cultureintellectuelle et artistique.

    L a tche de la troisime commission tait d'examiner et d'apprcier lesmthodes et les techniques utilises aujourd'hui dans l'ducation des adultes.L'ensemble des dlgus a insist sur la ncessit de ne pas sparer l'utilisation

  • d'une technique dtermine de la, connaissance du milieu' et des circonstances"o elle doit tre applique, U n e technique n'a pas de valeur en soi : elle ne vautque c o m m e m o y e n en vue d'atteindre une fin . d'o la ncessit, souligne unefois de .plus, pour tout spcialiste, de l'ducation des adultes d'avoir des proc-cupations fonctionnelles dans la poursuite de son travail. Cela suppose uneformation sociale aussi pousse que la formation technique.

    L a .commission a procd, c o m m e il tait naturel, au m o y e n d'change d'in-formations sur les expriences en cours sur les divers points du globe. Pourl'apprciation critique de ces mthodes le principe fonctionnel a fourni unebase c o m m u n e d'apprciation de la plus grande utilit; c'est ainsi que les pro-cds traditionnels d'enseignement, c o m m e les cours et les confrences, ont texamins dans l'intention d'tablir dans quelle mesure ils correspondent auxbesoins et aux exigences des adultes ; leur valeur a t reconnue, mais conditionqu'ils ne constituent pas l'essentiel de l'enseignement, commec'est trs souventle cas, qu'ils soient situs dans un ensemble et qu'ils utilisent les procds audio-visuels que la science met leur disposition (films anims, films .fixes, radio,affiches, etc).

    C'est la volont de diffuser une culture vivante, capable de satisfaire tous lesbesoins de l'individu et du groupe, qui entrana les membres de la commission mettre l'accent sur les mthodes et les techniques o il ne s'agit pas tellementd'un enseignement, d'un rapport professeur-lve , que d'une recherche enc o m m u n de la vrit; aussi bien dans le groupe de discussion, dans le cercled'tude du type anglo-saxon ou Scandinave que dans la sance d'entranementmental du type latin l'initiative vritable appartient au groupe. Le professeurtraditionnel est ramen un rle apparemment plus humble, mais rellementplus efficace, de moniteur et de guide.

    Les dlgus ont ensuite tudi les moyens de rendre plus accessibles et plusvivants les instruments collectifs de culture que sont les bibliothques et lesmuses. Ils ont mis en relief le rle des bibliothques et des expositionsitinerant.es.U n e abondante documentation a t galement fournie sur les rcentes ralisa-tions telles que les coopratives de spectateurs, les cin-clubs et les groupesd'auditeurs; leur intrt est double : ils constituent un exemple de l'utilisationducative et culturelle des moyens de diffusion massive de la pense et de l'art,et ils fournissent des indications trs prcieuses sur le rle de ces techniquesc o m m e moyens de grouper le public.

    Des renseignements ont t apports sur les mthodes employes pour laformation des cadres de l'ducation populaire. Enfin la commission a tudiles diffrentes mthodes qu'il convient de dvelopper pour amliorer la compr-hension internationale. Ce sujet empitait quelque peu sur celui qui tait l'ordre du jour de la quatrime commission. Nanmoins il est apparu que lemeilleur m o y e n d'atteindre ce but tait d'appliquer les mthodes et les techniquesde l'ducation des adultes dans un esprit de large comprhension humaine et

    ' internationale.Le temps a m a n q u pour donner toute l'ampleur dsirable cette discussion,

    et il a sembl de nombreux dlgus que l'examen dtaill des mthodes etdes techniques de l'ducation des adultes pourrait faire l'objet d'un prochainstage d'tudes que la confrence a recommand l'Unesco de prparer.

    L a quatrime commission, dont l'objet tait l'tude des moyens d'tablir unecoopration internationale permanente, a fait prcder la discussion de sonprogramme d'une dclaration de principe dont voici les points essentiels :

    L'ducation des adultes doit viser dvelopper l'esprit de tolrance;Elle doit travailler la rconciliation de l'Est et de l'Ouest;Elle doit entraner l'adhsion des peuples et pas seulement des gouvernements ;

  • Elle doit reconnatre la ncessit d'amliorer les conditions de vie desmasses pour crer des conditions de paix et d'entente ;

    Enfin, une attention particulire doit tre accorde aux pays qui ont tcorrompus par une politique nfaste d'isolement, et spcialement au peupleallemand.

    U n e fois l'accord ralis sur cet ensemble de propositions, la quatrime com-mission s'est efforce d'laborer un programme concret de ralisations permet-tant d'tablir des contacts et des changes permanents entre les responsablesde l'ducation des adultes.

    Elle a rdig toute une srie de recommandations dont les plus importantessont les suivantes : envoi de missions des pays les plus avancs dans ce domainevers les pays moins avancs; organisation de visites, d'coles d't internatio-nales, de voyages d'tudes, de stages internationaux consacrs des problmesparticulirement importants et urgents; change d'informations, etc.

    Pour la ralisation de ce programme s'est pose la question de savoir quelorganisme international serait qualifi pour aider la mener bien; la com-mission puis l'assemble plnire ont dclar que le temps n'tait pas encorevenu d'organiser une association internationale, mais ont estim que l'Unescotait l'organisme tout dsign pour assurer aujourd'hui la coopration indis-pensable entre les organisations et les responsables de l'ducation des adultes.E n consquence elles ont trac un programme d'action pour l'Unesco, que l'ontrouvera dans la troisime partie du prsent rapport, sous une forme modifiepour tenir compte des possibilits pratiques de cette organisation.

  • C H A P I T R E II

    RAPPORT OFFICIEL

    Introduction.

    Il est vident que l'existence de chacun est un apprentissage perptuel, quirevt toutes les formes et se retrouve tous les degrs : depuis l'acquisition descoutumes et des techniques propres au milieu environnant jusqu' l'enrichis-sement intellectuel, spirituel et moral qui est le fruit des changes avec autrui etde l'exercice des responsabilits familiales et sociales.

    Mais on ne peut parler d'ducation au sens propre du terme que lorsqu'onse trouve en prsence de programmes et de mthodes orients vers le dveloprpement plus ou moins systmatique des connaissances et des aptitudes et versl'panouissement complet de la personnalit.

    L'ducation des adultes, constitue c o m m e activit nettement spcialise etconsciemment organise, n'apparat dans l'histoire qu'avec le dveloppementde la civilisation industrielle et des ides de progrs dmocratique et social quil'accompagnent. Il est symptomatique de constater aujourd'hui dans le m o n d eque partout o l'on peut apercevoir un progrs dans les structures matriellesou morales de la socit s'organisent en m m e temps des expriences d'ducationdes adultes.

    Spcialisation, systmatisation, orientation ne veulent pas| dire rtrcissementdu c h a m p d'application. A u contraire, tout l'effort de l'ducation des adultestend satisfaire les besoins culturels des adultes dans toute leur tendue et leurdiversit. Il s'ensuit que contenu, programmes et mthodes varieront norm-ment selon les besoins particuliers des individus, des groupements sociaux etnationaux et selon l'urgence des problmes rsoudre. Dans tel pays la questionprincipale sera la formation des cadres de l'industrie et du travail ; dans d'autresil s'agira d'apprendre lire et crire une population plus ou moins illettre.La lutte contre l'analphabtisme appartient donc thoriquement l'ducationdes adultes au m m e titre que l'initiation artistique ou la formation conomiqueet sociale. Mais, vu l'ampleur du programme et la nature spcifique des problmesposs, l'apprentissage de la lecture et de l'criture constitue un domaine parti-culier que, pour des raisons pratiques et fonctionnelles, l'Unesco laisse en dehorsde l'ducation des adultes. Il relve de l'ducation de base. Ce problme ne seradonc pas tudi, non plus que l'enseignement scolaire traditionnel, y comprisl'enseignement technique.

    Le programme de cette confrence est donc tabli en fonction de la dfinitionde l'ducation des adultes donne ci-dessus.

    Cinq sries de problmes sont proposes c o m m e sujets d'tude :Buts de l'ducation des adultes;Contenu de l'ducation des adultes;Institutions et problmes d'organisation;Mthodes et techniques ;Moyens d'tablir une coopration permanente.

  • Nous ferons prcder les comptes rendus des sances plnires et les rapports descommissions de l'ordre du jour qui avait t propos sous forme de questionnaire.

    BUTS DE L DUCATION DES ADULTES

    Sances plnires (17 et 18 juin).

    Le questionnaire suivant avait t soumis l'Assemble :1. Quels sont les besoins et aspirations que l'ducation des adultes peut et

    doit satisfaire?A-t-elle pour but d'largir le public de l'cole et d'atteindre les adultes

    qui ont reu une instruction primaire ou secondaire insuffisante?O u bien, en raison des problmes particuliers poss par la nature de son

    public, a-t-elle une responsabilit spcifique qu'aucun systme scolaire ne peutassumer?

    2. Quel est le rle de l'ducation des adultes dans le dveloppement desforces sociales, politiques, conomiques et culturelles de la collectivit?

    3. L'ducation des adultes doit-elle viser crer une base c o m m u n e decomprhension l'intrieur d'une communaut nationale?

    4 . L'ducation des adultes doit-elle s'efforcer de servir les fins de l'Unescoen travaillant au dveloppement de la solidarit intellectuelle et morale del'humanit ?

    Dans son discours d'introductionleDrBeeby, sous-directeur gnral del'Unescopour l'ducation, a rappel aux dlgus que c'est l'Unesco qui a convoqu cetteconfrence, mais que celle-ci appartient aux dlgus. Le Secrtariat de l'Unescoa prpar des documents de travail qui ne sont que des suggestions et des pointsde dpart pour la discussion.

    Puisque cette confrence entre dans le cadre du programme de l'Unesco, leD 1 Beeby profite de cette circonstance pour exposer dans leurs grandes lignesles activits de_ son dpartement, en particulier celles qui ont trait l'ducationdes adultes et l'ducation de base. D ' u n e faon plus gnrale une grandepartie du travail accompli par les autres dpartements de l'Unesco est lie auproblme de l'ducation des adultes; les reprsentants de ces dpartementsassistaient la confrence et se trouvaient la disposition des dlgus pour tousles renseignements dont ils pouvaient avoir besoin.

    Les rsultats de la confrence dpendaient des dlgus eux-mmes. O npouvait raisonnablement esprer que les divers points de vue et expriencesconfronts Elseneur pourraient aider l'laboration d'un manuel internationalde l'ducation des adultes. Le D r Beeby prcise que l'Unesco se tient prte apporter, dans les limites de son programme et de ses ressources financires, toutel'aide possible la ralisation des recommandations de la confrence.

    M . J. Novrup, qui est lu prsident de la confrence, se rfre au documentque l'Unesco a prpar ce sujetl; il ne pense pas c o m m e ce dernier que l'du-cation des adultes ait pris naissance partout dans les milieux ouvriers. A uDanemark elle s'est constitue en liaison avec le mouvement rural avant l'appa-rition de toute industrie. Il n'est pas possible de parler d'une communaut debuts et d'idal; ceux-ci sont diffrents selon les sicles et selon les nations. Aussiest-il difficile, sinon impossible, de parler c o m m e il conviendrait des buts del'ducation des adultes/**'

    1. Le Contenu de l'ducation des adultes, par J. Dumazedier. A paratre prochainement.

  • A u Danemark la naissance de l'ducation des adultes a concid avec l'essorie la dmocratie danoise. Elle a t inspire par la peur des dangers que prsenteune dmocratie mal dirige. L'cole populaire danoise s'efforce aujourd'hui de3rer le sentiment de la responsabilit mutuelle et des obligations civiques.L'ide de dmocratie l'intrieur d'une nation doit tre tendue aujourd'hui l'ide de dmocratie entre les nations. Les buts de l'ducation des adultes sontdivers : a) soutenir et favoriser les mouvements qui s'efforcent de faire natreune culture qui mette un terme l'opposition entre ce qu'on est convenu d'appe-ler les masses et ce qu'on est convenu d'appeler les lites ; b) stimuler unvritable esprit de dmocratie et un vritable esprit d'humanit; c) veiller etentretenir chez les jeunes le sens de la vie. Contrairement aux apparences cetroisime but pourrait tre le point de dpart indispensable la ralisation desdeux autres.

    M . C D . Rowley (Australie) expose les problmes de l'ducation des adultesen Australie, en ajoutant que ce pays doit faire face aux ncessits d'une immi-gration sans cesse accrue. Il y a donc deux types de questions : assimiler lesnouveaux citoyens et apprendre aux Australiens accorder aux arrivants lesdroits et privilges de leur propre communaut.

    Selon. M . J . A . F . Ennals (Fdration mondiale des associations pour les NationsUnies), un des buts essentiels de l'ducation des adultes est de susciter descitoyens clairs d'une communaut mondiale. Pour cela il faut utiliser les res-sources qu'offrent les moyens modernes de diffusion s'ils sont bien employs.L ' h o m m e d la rue devrait connatre les Nations Unies et les Institutions sp-cialises qui reprsentent jusqu' prsent ce qu'il y a de plus avanc et de plusconcret dans le domaine de la collaboration internationale.

    Dans une intervention vivante et colore M . G . Hirdman, dlgu de laSude, souligne que l'ducation des adultes doit tre dmocratique dans ses butset dans ses mthodes. Socrate et Abraham Lincoln en sont les meilleurs modles.L'ducation des adultes doit tre indpendante de l'tat, des partis et despatrons, mais non des syndicats. Les buts de l'Association pour l'ducation ou-vrire en Sude sont : Io former de meilleurs syndicalistes ; 2 former de meilleurscitoyens d'une socit dmocratique; 3 former des h o m m e s meilleurs.

    M . Mark Starr (International Ladies' Garment Workers' Union, N . Y . )dclare que l'ducation des adultes doit tre place sous le signe de la phrasede Lincoln : Education of, by and for adults . Bien qu'il soit impossible dedfinir l'ducation des adultes, on peut assurer que son rle essentiel est un rlede liaison, l'intrieur d'un pays et entre les nations. Tous les buts de l'du-cation des adultes se rencontrent aux tats-Unis, commencer par l'intgrationde nouveaux citoyens dans la communaut nationale, pour finir par l'ducationde chacun pour le rendre apte assumer ses responsabilits dans tous les do-maines de la vie nationale. Chaque ge a ses problmes et, selon lui, la tcheprimordiale de l'ducation des adultes consiste substituer la coopration lalutte. La pense de John D e w e y doit remplacer la pense de Karl Marx. C'estD e w e y qui a dit que l'ducation doit tre l'instrument conscient des changementssociaux.

    M . Barou rpond M . Starr. Il n'est pas aussi optimiste que lui et ne croitpas que l'ducation des adultes puisse faire l'conomie de profondes rformesde structure. Cependant il partage la plupart des vues de l'orateur prcdent

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  • sur l'ducation des adultes. Elle doit avoir pour buts : a) de diminuer les tensionsentre les nations et les races ; b) de lutter contre l'atomisation sociale ; c) de vivifierla dmocratie. A u cours de ses discussions la Confrence devrait avoir en vueun certain nombre de tches, importantes : prparer un matriel pdagogiqueadquat, livres, films, etc. ; viter l'uniformit des mthodes ; toucher tous lesgroupes sociaux; parvenir une classification satisfaisante. C'est le service leplus important qu'elle puisse rendre dans les circonstances prsentes. D'autrepart il n'a pas la m m e prvention que d'autres orateurs l'gard de l'tat.Toutes les possibilits doivent tre utilises, y compris les ressources offertes parles gouvernements.

    M . Wartenweiler (Suisse) se demande d'o il faut partir pour l'ducation desadultes; selon lui, de la vie. Les valeurs les plus importantes sont les valeursspirituelles. Il faut choisir entre la vie et la mort. Le but de l'ducation desadultes est de rendre la vie plus joyeuse, plus active, plus simple. Il cite l'exempledu paysan danois qui est la fois l ' h o m m e le plus extrieur et le plus intrieur.

    M . Birkelbach (Allemagne) commence par souligner les difficults que ren-contre l'ducation des adultes en Allemagne. Le peuple n'en voit pas clairementles buts et n'a pas confiance dans ses propres forces. Il s'agit de considrerl'Allemagne, dans ce domaine, c o m m e une rgion moins dveloppe et d'incul-quer l'Allemand le sens des droits de l ' homme . U n gros travail doit tre accom-pli dans les universits qui sont trop loignes des ralits et des besoins popu-laires.

    M . Ernest Green (Grande-Bretagne) dclare que les buts de l'ducation desadultes telle qu'elle est conue dans les. collges ouvriers sont : a) servir la classeouvrire et dvelopper en elle le sens de la responsabilit sociale; b) largirl'horizon culturel des travailleurs; c) crer des liens avec l'universit qu'il fauten m m e temps dmocratiser. Il termine en soulignant la ncessit pour l'duca-tion des adultes de ne pas se laisser dpasser par les vnements.

    M . Basdevant (France) indique qu'on n'emploie pas en France l'expressionducation des adultes. O n emploie plutt l'expression ducation (ou culture)populaire. M . Basdevant aperoit en France trois secteurs : un premier secteurd'instruction obligatoire, dont le but est d'augmenter la scolarit et de donnerau service militaire un contenu ducatif. U n deuxime secteur est constitu parles associations libres d'ducation populaire. Celles-ci sont d'une grande diversit;'elles sont centres principalement sur l'cole (la postcole),' le syndicat (lescentres d'ducation ouvrire), la formation des cadres. L'tat aide ces associa-tions en leur accordant des subventions et en mettant leur disposition un cadred'inspecteurs. U n troisime secteur est constitu par les puissants moyens dediffusion que sont le film, la radio et la presse; les buts 'atteindre, dans cedomaine, seraient d'agir sur ces instruments de faon les empcher de dformerl'esprit et le got, et de les orienter dans un sens culturel. Il s'agit de trouverune forme de contrle souple.

    M . J. Dumazedier (France) apporte un complment l'information de M . Bas-devant et rpond quelques remarques faites sur son rapport. Le terme d'du-cation des adultes n'est pas dsirable parce qu'il restreint le sens du travail accomplir. ducation populaire signifie quelque chose de plus large. Ce termeexprime la volont d'inclure tous les milieux sociaux dans le travail culturel.D'autre part il exprime la ncessit de changer le contenu de la culture; il ne

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  • s'agit pas de distribuer une culture toute faite des couches sociales plus ten-dues, mais d'obtenir la participation de tous la construction d'une culturec o m m u n e , intgrant les apports de chacun.

    . M . Corbett (Canada) explique que l'ducation des adultes au Canada reposesur la curiosit et le dsir de connaissances propres chaque Canadien. Le pro-blme est abord principalement sous un angle conomique parce que la pros-prit conomique est la condition prliminaire tout dveloppement culturel.Il cite l'exprience d'Antigonish, o grce l'ducation des adultes les pcheursont la fois pu amliorer leur condition conomique et rendu possible un vritableessor culturel. U n autre problme est celui de l'assimilation des immigrants. Ilfaut non seulement les intgrer, mais savoir utiliser ce qu'ils apportent d'original.U n e autre tche consiste diminuer les tensions entre les diverses couchessociales et les diverses cultures. Il cite l'exemple du c a m p Lacquemac. Dansle m m e sens, il prsente les travaux de la Joint Planning Commission, chargede coordonner les efforts des diverses institutions et organisations qui s'occupentd'ducation des adultes au Canada.

    PREMIRE COMMISSION : CONTENU DE L'DUCATION DES ADULTES

    Ordre du jour.1. D e quelle manire peut-on dterminer le contenu de l'ducation des adultes?

    Dans quelle mesure les programmes d'ducation des adultes doivent-ils treinspirs par les programmes scolaires traditionnels de formation intellectuellegnrale?

    Dans quelle mesure doivent-ils rpondre aux besoins de la communaut?Dans quelle mesure doivent-ils tre orients vers une ducation fonctionnelle

    et rpondre aux besoins et aux- exigences des adultes en tenant compte de ladiversit de leurs aptitudes et de leur formation?

    2. Quelles sont les responsabilits de l'ducation des adultes dans le domainede la formation professionnelle?

    3. Quelle importance accorder dans l'ducation des adultes la formationconomique, sociale et politique?

    C o m m e n t adapter cette formation aux besoins immdiats des adultes?Quelle part revient dans cette formation l'enseignement thorique et

    systmatique, et quelle part revient l'action et l'exercice des responsabilitsdans des institutions telles que syndicats, maisons de culture, coopratives, etc.?

    4. Dans quelle mesure la science doit-elle figurer dans les programmesd'ducation des adultes? C o m m e n t les organisations d'ducation des adultespeuvent-elles tre mieux utilises pour une diffusion plus active et plus tenduede la science?

    Quelle est dans votre pays l'attitude de l ' h o m m e m o y e n l'gard de lascience? La science est-elle reconnue c o m m e une force sociale et culturelle d'uncaractre constructif exerant une grande influence sur l'volution de la civili-sation moderne?

    Y a-t-il dans votre pays quelque effort systmatique pour favoriserune comprhension plus large et meilleure des rpercussions sociales de lascience?

    5. Quelle place occupent les arts dans l'ducation des adultes?

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  • C o m m e n t organiser des programmes de faon combiner la connaissanceet l'apprciation de la production artistique avec l'expression de la personnalitau m o y e n des arts?

    C o m m e n t un contact troit et une collaboration vivante peuvent-ils tre-assurs entre l'artiste et le public? Dans quelle mesure est-il possible et dsirableque l'artiste exprime la manire de vivre, les aspirations et les croyances popu-laires?

    6. Les activits rcratives, y compris le sport, prsentent-elles une valeurducative pour les adultes? Quelle place doit leur tre rserve dans les pro-grammes de l'ducation des adultes?

    Quel type de rcration doit tre recommand?C o m m e n t trouver un quilibre entre l'ducation proprement dite et la

    rcration?7. Quelle place les problmes enumeres ci-dessus doivent-ils occuper dans

    les programmes d'ducation des adultes des rgions moins dveloppes?L'analphabtisme est-il ncessairement un obstacle au dveloppement de

    l'ducation des adultes dans ces rgions?

    RAPPORT DE LA ire COMMISSION

    Introduction.

    S'il est vrai que toute ducation doit s'inspirer des possibilits et des besoinsde ceux qui elle s'adresse, cette remarque s'applique particulirement l'du-cation des adultes; en effet ce genre d'ducation est librement recherch parceux auxquels elle s'adresse et, par consquent, elle ne peut les attirer et lesretenir que dans la mesure o elle donne satisfaction leurs intrts spirituels,sociaux, intellectuels ou matriels. Ces intrts sont multiples et varis; nonseulement l'ge, le sexe, le milieu, la profession crent des diffrences, maisencore l'individu ne vit pas seul, ni pour lui seul ; il appartient des groupementsfamiliaux, conomiques, sociaux, nationaux, envers lesquels il a des devoirs.U n e ducation dmocratique doit assurer un quilibre harmonieux entre lesdroits de l'individu une vie personnelle, libre et humaine et ses devoirs enversles communauts auxquelles il appartient. Ainsi l'ducation des adultes apour tche d'apporter aux individus les connaissances indispensables l'accom-plissement de leurs fonctions conomiques, sociales et politiques et surtout deleur permettre, en participant la vie de leur communaut , de raliser unevie plus complte et plus harmonieuse. Aussi l'objet de l'ducation des adultesn'est-il pas tellement de dispenser un enseignement que d'assurer une formation;elle vise crer un climat de curiosit intellectuelle, de libert sociale et de tol-rance et susciter en chacun le besoin et la possibilit de participer activementau dveloppement de la vie culturelle de son poque.

    Question I.L'ducation des adultes a pour tche de satisfaire aux besoins et aspirationsde l'adulte dans toute leur diversit. Elle c o m m a n d e une conception dynamiqueet fonctionnelle de l'ducation par rapport la conception intellectuelle tradi-tionnelle. Dans cette perspective fonctionnelle on ne part pas d'un programmetabli d'avance ni de la division du savoir par matires spares, telle qu'elle

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  • est tablie par l'enseignement traditionnel, mais on part de situations concrtes,de problmes actuels auxquels les intresss eux-mmes doivent trouver unesolution.

    L'ducation des adultes est encore fonctionnelle parce qu'elle est, par essence,libre. Rien ne peut obliger un adulte suivre, par exemple, un cours du soir s'iln'y est pas attir par un puissant intrt d'ordre intellectuel, social ou artistique.Il est donc d'une extrme importance de tenir compte dans l'laboration desprogrammes des divers mobiles qui font agir les adultes.

    Les consquences pratiques d'une telle attitude sont multiples : elle c o m m a n d eune pdagogie spciale, une formation particulire des responsables, des pro-grammes d'une grande souplesse et d'une grande varit, et des institutionsspcialises par milieu et par pays. Pralablement l'tablissement des pro-grammes il est ncessaire de connatre les intrts et les aspirations des indi-vidus auxquels on s'adresse en procdant une enqute prcise et approfondie.

    Question II.Il est important de distinguer l'ducation des adultes de la formation profession-nelle. Cette dernire a des aspects techniques qui regardent les spcialistes del'apprentissage d'un mtier. Cependant la formation professionnelle des adultespose une srie de problmes qui se rattachent directement l'ducation desadultes. Tous les h o m m e s et toutes les femmes ressentent le besoin d'tre qua-lifis pour leur travail quotidien. Beaucoup de personnes deviennent des adultessans avoir t compltement formes pour l'exercice de la profession qu'ellesont choisie; d'autres sont mal adaptes leur profession; d'autres encore, pourune raison ou une autre, se voient forces de changer de profession. Ainsil'ducation des adultes, qui veut tre fonctionnelle, a un rle jouer dans lasolution de ces problmes, d'autant plus que pour un grand nombre d'adultesle dsir d'amliorer leur qualification professionnelle et d'augmenter leurs con-naissances est peut-tre le motif le plus fort qui les pousse rechercher un c o m -plment d'ducation.

    L a responsabilit de l'ducation des adultes se trouve donc engage surdiffrents plans :

    a) Orientation professionnelle. Ce n'est pas une tche spcifique de l'ducationdes adultes; cependant dans l'uvre gnrale de radaptation qui lui incombeon ne saurait ngliger une question qui est d'un intrt primordial : celle del'accord de l ' h o m m e et du mtier.

    i>) Formation prprofessionnelle. Certains devront tre levs au niveau d'ins-truction requis en vue de participer des cours de formation technique oucommerciale.

    c) Cours de perfectionnement. Ici encore il pouvait tre ncessaire de faireappel des institutions dont l'enseignement n e se limite pas a u x adultes. L aresponsabilit de l'ducation des adultes consiste veiller ce q u ' o n puissefaire face a u x besoins qui existent.

    d) L a profession, moyen de culture. U n gra.nd n o m b r e de personnes prouventle besoin d'approfondir leurs connaissances en tudiant les rapports qui existententre leur tche particulire et d'autres tches a u sein de la m m e profession,o u le rapport entre cette profession;et d'autres professions, o u encore avec lep r o b l m e universel de l'organisation des ressources matrielles en v u e de faireface a u x besoins d e l ' h o m m e . C'est tout le prob lme d ' u n h u m a n i s m e crer partir et a u sein de la m m e profession.

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  • Question III.La formation conomique, sociale et politique des adultes doit se faire en partantde leurs activits de tous les jours et de leurs proccupations fondamentales.Elle ne saurait tre impose par des institutions o les intresss n'auraient pasleur libert d'expression ni la possibilit de s'organiser c o m m e ils l'entendent.

    Si la formation conomique, politique et sociale de l'adulte a pour point dedpart la comprhension de sa propre situation, il est vident que l'adulte ne seborne pas l'tude contemplative des phnomnes sociaux; il les tudie en vued'amliorer sa propre vie matrielle et morale.

    E n ce sens les institutions o les adultes s'organisent eux-mmes et prennentconscience de leurs propres responsabilits (syndicats, coopratives, groupe-ments culturels, etc.) ont une trs grande importance. L'exercice des respon-sabilits et l'enseignement thorique se compltent. Les groupements d'adulteset leurs coles spciales ont besoin du concours d'experts en toute matire; maisces spcialistes de l'ducation des adultes doivent connatre les proccupationsessentielles de ceux auxquels ils veulent apporter une aide. Ainsi seront ralisesles conditions d'une tude en c o m m u n , sous tous les aspects, des problmes enquestion. Les tudiants seront compltement libres d'exprimer leurs opinions,et la recherche thorique sera naturellement associe l'exprience pratique.La tendance l'objectivit absolue risque de rendre l'enseignement peu vivant.Mais le professeur devra se garder surtout dans des questions controverses d'imposer ses vues personnelles. A u contraire il fera un effort pour prsenterhonntement tous les aspects d'une question et toutes les opinions dignes d'treprises en considration.

    Question IV.Les sciences doivent, dans la mesure la plus large possible, figurer dans les pro-g r a m m e s d'ducation des adultes. Leur utilisation doit rpondre deux buts :

    a) Favoriser le dveloppement d 'une attitude d'esprit scientifique dans ladiscussion et l'tude des problmes, c'est--dire le got de la vrit, l'habitudede la recherche mthodique et u n certain sens de la relativit des opinions, quiest le meilleur garant de la tolrance ;

    b) Mettre en vidence et expliquer les rpercussions sociales des sciences.D a n s les circonstances prsentes la question les h o m m e s et leur nourriture ,

    par exemple, doit tre particulirement mise en relief. Afin d'atteindre cesbuts, on peut procder de deux manires : soit en recourant la mthode pluspassive de la vulgarisation par la presse, la radio, le film, les visites de muses,etc., soit en s'adressant la mthode plus active des clubs o les m e m b r e sdiscutent e u x - m m e s certains sujets scientifiques et procdent e u x - m m e s des recherches scientifiques.

    Il est dsirable de lancer u n pressant appel aux universits et aux savantsen gnral pour qu'ils aident les organisations d'ducation des adultes mettreles sciences la porte de tous.

    L a confrence suggre l'Unesco d'entreprendre une enqute internationaleau sujet des points mentionns dans la deuxime et la troisime question d upoint 4 de l'ordre d u jour.

    E n liaison avec la quatrime question, elle lui r e c o m m a n d e d'encourager tousles organismes d'ducation des adultes travailler la vulgarisation des sciencespar l'intermdiaire des centres scientifiques et promouvoir, en particulier parla discussion, une meilleure comprhension des rpercussions de la science surla vie et le dveloppement de la socit humaine .

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  • Question V.

    Le terme art doit tre interprt dans son sens le plus large et inclure lesproduits de toute activit artistique et culturelle : thtre, film, arts visuels,littrature, musique, muses, etc.

    Il convient de souligner l'importance capitale des arts dans l'ducation desadultes. L'exprience artistique qu'elle soit apprciation ou expression estindispensable au dveloppement d'une personnalit humaine complte. Les artsconstituent un vritable langage international et, en m m e temps, un m o y e n detoucher des gens qui autrement ne seraient pas attirs par les programmesde l'ducation des adultes.

    U n des problmes les plus importants auxquels se heurtent les activitsartistiques dans le m o n d e moderne est le fait que l'lite instruite et aise, quidans le pass fournissait les mcnes des arts, est en voie de disparition et quel'artiste se trouve en face d'un public indfini, sans instruction et confus, dontles gots sont difficiles valuer et dont l'appui financier est incertain en ce quiconcerne la cration d'oeuvres d'art de grande qualit. Il faut jeter un pont surl'abme qui existe entre l'artiste crateur et le public; l'artiste doit pouvoir treen mesure d'expliquer son uvre au public et de nourrir son inspiration par uncontact troit avec le peuple.

    L'assistance de l'tat peut tre de la plus grande valeur condition que lalibert de l'artiste soit garantie. U n e telle assistance pourra revtir la formed'appuis financiers ou de crdits pour des entreprises de valeur culturelle, sti-muler ainsi des activits artistiques cratrices et rendre accessibles au grandpublic des uvres d'art de haute qualit.

    Il convient de favoriser la formation du sens critique dans tous les domainesde l'art pour lever le niveau de l'apprciation des uvres artistiques et demultiplier les encouragements donns l'expression artistique. Dans de nombreuxdomaines de l'art, ces deux activits l'apprciation et l'expression ne sontpas faciles combiner l'intrieur d 'un programme d'ducation des adultesparce que les lves adultes ont tendance poursuivre ces activits en visantdes buts diffrents. Il faudrait faire l'essai de nouvelles mthodes, dites demontage ou de cycles naturels qui combinent plusieurs formes d'activitartistique (film, arts visuels, musique, etc.).

    Des changes internationaux d'artistes, de compagnies de thtre, de chorales,d'expositions, de prsentations musographiques, etc. sont recommands etil y a lieu d'encourager des festivals d'art internationaux.

    Question VI.

    Dans l'intrt d'une ducation quilibre, une place doit ncessairement trefaite aux activits rcratives. Il est trs utile de mettre la disposition de lacommunaut des lves adultes un lieu d'aspect agrable et pourvu d 'un qui-pement suffisant pour raliser les conditions d'une heureuse dtente : chant,audition de musique, films, veilles, danse, jeux et en particulier jeux sportifs,repas en c o m m u n , etc. O n peut y ajouter encore : excursions, visites, voyages,correspondance internationale. Ces activits procurent un dlassement. Ellespermettent aussi de donner de la cohsion au groupe en raffermissant dans lajoie les liens d'amiti nous entre ses membres .

    Il convient aussi de mnager dans tous les programmes des moments de reposcomplet, de silence, de solitude, non seulement pour permettre chacun unedtente nerveuse absolument indispensable, mais encore pour lui donner l'occa-

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  • sion d'une mditation personnelle, d 'un effort de rflexion et de retour sur soi-mme. 1

    Question VII.Quelle place les programmes numrs ci-dessus doivent-ils occuper dans lesrgions o l'ducation des adultes est moins dveloppe? L'ducation desadultes dans ce domaine exige-t-elle ncessairement une base d'instructionlmentaire ?

    Les populations des rgions o l'ducation des adultes est moins dveloppeabordent dans leurs programmes les m m e s problmes que ceux des rgions oelle est plus dveloppe. Les seules diffrences qu'on relve entre elles sontdes diffrences de degr plutt que de nature. Les unes c o m m e les autres, qu'ellessoient instruites ou non,, ont traiter des questions professionnelles, civiques,socio-conomiques, culturelles et autres. Nous devons tenir compte de ce queles populations qui ne possdent pas encore l'instruction peuvent apprendrebeaucoup par des dmonstrations, par le cinma, la projection fixe, l'image, lesmissions radiophoniques, les entretiens individuels, les cercles de discussionet autres moyens o la lecture n'intervient pas. Il n'est pas ncessaire, dans lesrgions o l'instruction est peu dveloppe, d'attendre que les h o m m e s sachentlire pour commencer l'application d'un plan d'ducation effective des adultessuivant un programme dtermin.

    Cependant l'instruction lmentaire n'accrotra pas seulement leur savoir :elle leur permettra de devenir des tudiants indpendants capables de lire et des'instruire eux-mmes . Elle leur permettra d'largir et d'approfondir leursconnaissances, de participer aux grands courants culturels grce la lecture destextes. Parmi les populations les moins dveloppes, l'ducation des adultesncessite un effort m a x i m u m de progrs dans tous les domaines de l'ducation.Le contenu de l'ducation dans les rgions les moins dveloppes doit tre tablien concordance avec les coutumes des habitants de ces rgions, avec leurs con-ditions de vie, leurs besoins, tels qu 'eux-mmes les voient et les ressentent.

    Quoi qu'il en soit, les rgions moins dveloppes doivent commencer o ellesen sont, avec ce qu'elles ont et progresser dans la direction qu'elles ont librementchoisie.

    tant donn les besoins urgents et considrables de l'ducation des adultesdans ces rgions, il est demand que les fonds ncessaires soient runis pour leurdonner les encouragements et les directives indispensables dans leur effortducatif.

    DEUXIEME COMMISSION : INSTITUTIONS ET PROBLEMES D ORGANISATION

    Ordre du jour.1. Quelles sont les institutions d'ducation des adultes les plus efficaces?2. Dans quelle mesure ces institutions rpondent-elles aux besoins et aux

    aspirations des adultes? Est-il possible de les rendre plus efficaces? C o m m e n t ?3. C o m m e n t obtenir la participation active du grand public?C o m m e n t intresser activement : Io les associations ouvrires et paysannes ;

    2 les organisations fminines; 3 les groupes religieux; 4 les universits etcoles; 5 toute organisation similaire?

    1 Sur la suggestion de certains dlgus, la commission a insist sur la ncessit d'inclure dans leprogramme d'ducation des adultes la formation morale, philosophique et religieuse.

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  • Pour atteindre ce rsultat, quelle utilisation peut tre faite des m o y e n sde diffusion massive, tels que : radio, presse, film?

    4. C o m m e n t rpartir les responsabilits et quel quilibre trouver entre lesgrandes catgories d'institutions d'ducation des adultes?

    a) Quel est le rle des organisations prives"}C o m m e n t peuvent-elles accomplir leur mission de la faon la plus efficace?C o m m e n t trouver une meilleure solution leurs problmes : Io de finance-

    ment, 2 de formation des cadres?b) Quel est le rle des universits et des coles}L e u r mission est-elle de dispenser l'enseignement traditionnel o u doit-elle

    s'tendre jusqu' a s s u m e r de larges responsabilits ducatives l'gard de lacollectivit tout entire? D a n s ce cas, quels types de responsabilit?

    Confrences et cours e x t r a - m u r a u x ;Stages et cours intensifs;F o r m a t i o n des cadres;Recherche ;Services rendus la collectivit en gnral et a u x institutions d 'duca-tion des adultes, en particulier : centre de documentat ion et d'infor-mat ion , bibliothque itinrante, publication de m a n u e l s , m o n o g r a p h i e s ,guides de lecture, centre de diffusion artistique (art dramat ique , m u s i q u eet beaux-arts).

    Quel type spcial de formation en tant qu'ducateur d'adultes devraitrecevoir le personnel des coles et des universits?

    Quel type de relations doit entretenir le D p a r t e m e n t de l'ducation desadultes avec les diverses facults o u coles appartenant l'universit?

    C o m m e n t les universits et coles peuvent-elles obtenir les ressourcesfinancires dont elles ont besoin p o u r a s sumer leurs responsabilits l'gard dela collectivit?

    c) Quel rle revient a u x bibliothques publiques dans l'ducation des adultes?C o m m e n t tablir u n e coopration satisfaisante avec les autres organisations?Quelles sont les activits ducatives les m i e u x appropries u n e biblio-

    thque prive?C o m m e n t peut -on obtenir des bibliothques publiques qu'elles participent

    activement a u travail de l'ducation des adultes?d) Que l est le rle de V tat p a r m i les institutions charges de l'ducation des

    adultes?Quelle action spcifique peut-on attendre des diffrents ministres et dpar-

    tements (agriculture, hygine et sant, ducation, services sociaux, etc.)?D a n s quelle m e s u r e l'tat doit-il prendre l'initiative :

    D e fonder des institutions?D'assurer des services techniques?D e recruter et de former le personnel destin a u x tches de l'duca-tion des adultes?

    D a n s quelle m e s u r e et dans quelles conditions est-il souhaitable q u e l'tataccorde u n e aide financire a u x organisations prives, a u x universits et a u xcoles?

    5. C o m m e n t assurer u n e coopration et u n e coordination efficaces des effortssur le plan local et sur le plan international?

    D a n s quelle m e s u r e ce travail de coordination revient-il Io l'initiativeprive, 2 a u x pouvoirs publics?

    Y a-t-il u n danger donner u n e trop grande part Io l'initiative prive,2 l'tat?

    Comment viter ce danger?

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  • C o m m e n t est-il possible de satisfaire tous les besoins importants, d'viterla dispersion et le gaspillage des efforts et cependant d'encourager les exprienceset l'initiative la plus large possible de la part de tous ceux qui s'intressent auxproblmes de l'ducation des adultes?

    RAPPORT ET RECOMMANDATIONS DE LA lie COMMISSION

    Introduction.

    Le prsident a fait ressortir que la tche de la commission consistait principa-lement changer des informations et non soumettre des rsolutions auxgouvernements, bien que des rsolutions puissent tre rdiges pour tre sou-mises l'Unesco. La commission a ensuite examin le rle des principalesinstitutions numres dans l'ordre du jour prliminaire, en se servant pour cetexamen des comptes rendus d'expriences prsents par les membres de lacommission dans l'ordre suivant :

    a) Le rle des administrations gouvernementales centrales ou locales ;b) L e rle des institutions prives ;jc) L e rle des universits ;d) L e rle des bibliothques publiques.'L a question des relations entre ces diverses institutions et en particulier la

    forme et l'objet des subventions accordes par le gouvernement a u x institutionsprives a t examine , surtout en ce qui concerne les points a et b ci-dessus.

    L a commission a tudi galement l'heureuse influence que pourrait avoirsur le dveloppement de la coopration internationale l'instauration d 'unecoopration entre les diffrentes institutions.

    CONCLUSIONS TIREES DES QUESTIONS POSEES DANS L ORDRE DU JOURPRLIMINAIRE

    Question I.Les dlgus ont dcrit soit oralement soit en fournissant des documents lesprincipales institutions qui fonctionnent dans leur pays. Ils sont d'accord pourdclarer qu'il n'existe aucune solution valable pour tous les pays. Tous estimentgalement que les institutions prives ont une contribution essentielle apporter,car elles assurent l'ducation en vue de la responsabilit sociale par l'exercicedes responsabilits dans la conduite des institutions elles-mmes. C'est elles deformuler une demande; il appartient alors aux services d'enseignement de l'tatou de l'Universit, par exemple, d'y rpondre.

    Cette conception du rle des institutions prives n'est pas valable pour beau-coup de rgions o l'ducation des adultes est moins dveloppe. A ce stadec'est l'tat seul, ou aux organismes qui en dpendent, qu'on peut demanderles initiatives et les ressources ncessaires; cette conception n'est pas non plusvalable pour la France o, par suite des circonstances historiques, l'tat revtune importance particulire dans une socit fortement volue.

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  • Le plus qu'on puisse dire est que les institutions les plus efficaces sontcelles qui dans le cadre historique et social rpondent le plus prcisment auxbesoins ducatifs d'une communaut particulire tels qu'ils sont exprims parles membres de la communaut eux-mmes.

    Question II.Il est tout fait impossible de rpondre cette question en termes gnraux.Aucun des dlgus n'a os prtendre que les institutions de son pays fussentactuellement la mesure des problmes auxquels elles ont faire face. Il y alieu de noter des diffrences substantielles d'opinion entre dlgus d'un m m epays; par exemple, le porte-parole de Universitetet Folkeoplysning (Enseigne-ment populaire universitaire) a dclar que le rle des universits doit tre trsdiffrent de celui du collge populaire, parce qu' de nombreux point de vueles points de dpart, les mthodes et les buts diffrent absolument.

    Tous ont t d'avis qu'une des fonctions particulires des. universits (deprfrence en collaboration avec les reprsentants des institutions prives)consiste examiner l'efficacit des institutions et des mthodes dans le domainede l'ducation des adultes (cf. rsolution 1, en annexe au prsent rapport).

    Question III.M . Lveill, du Palais de la dcouverte (France), a fait ressortir le rle que peutremplir un muse actif en stimulant l'intrt pour les fondements scientifiquesde la vie moderne; de nombreux exemples d'expositions itinrantes ont tdonns, tant au Canada, aux tats-Unis et en Grande-Bretagne qu'en France.La valeur du muse en tant que mthode de recherche plutt que c o m m e m o y e nde vulgarisation est condense dans la phrase de M . Cross : Le contact qu'il peutprsenter avec l'actualit.

    La commission s'est particulirement intresse aux relations entretenues avecle cinma, la radio et la presse; ainsi qu'en tmoignent les dclarations desdlgus, il est trs important de dvelopper ces liens. Ces branches d'activitconstituent en effet les moyens les plus efficaces de toucher les masses dans lem o n d e moderne et, sur la suggestion du P r Gozzer (Italie) et d u R . P . Lvesque(Canada) une rsolution portant sur ces points a t jointe en annexe au prsentrapport (rsolution 5).

    Question IV.a) Le rle des institutions prives.Personne ne songe contester l'importance du rle que jouent ces institutionsl o il en existe. La difficult que rencontre la commission pour l'tablissementd'une dclaration gnrale rsulte ici encore de la diversit des formes queprsentent les institutions prives selon le degr de dveloppement historiqueet social des tats reprsents. C'est ainsi que M . Lund (Sude) a dclar que la vie dans les pays Scandinaves ne peut tre comprise si l'on ne se rend pascompte de l'importance primordiale des institutions populaires prives dans lesdiffrentes sphres de la vie nationale .

    Les opinions de certains autres dlgus ont dj t signales l'occasionde la discussion souleve par la premire question de l'ordre du jour.

    A l'oppos, il y a lieu de signaler la position extrme prise par M . Gardiner(Grande-Bretagne) en ce qui concerne certains territoires coloniaux qui n'ontabsolument aucune institution de ce genre.

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  • L o elles existent, le rle efficace de ces institutions prives est universelle-ment reconnu : elles suscitent un intrt trs vif pour l'ducation chez leursmembres .

    Selon les termes employs par Sir John M a u d , le but principal des institutionsprives est de favoriser la constitution de petits groupes dans lesquels les h o m m e set les femmes du m o n d e moderne puissent retrouver le sens de leur valeur per-sonnelle et sociale, particulirement dans les grands centres urbains.

    Leur rle ducatif varie naturellement suivant la forme de la liaison tablieavec les universits et les organisations ducatives publiques.

    b) Le rle des universits et des coles.Si l'on veut avoir une ide juste de ce problme, il est ncessaire d'tablir un

    distinction la fois d'aprs les stades d'volution dans les diverses parties dum o n d e et d'aprs les formes de traditions universitaires des diffrents pays.

    C'est ainsi que dans les pays les moins volus, les coles primaires rcemmenttablies sont appeles remplir la double fonction de pourvoir l'instructiondes jeunes et d'tre en m m e temps des centres d'ducation pour adultes. Lem m e cas peut se retrouver dans les rgions rurales de pays plus volus : notreattention a t attire par la rcente tentative franaise visant faire de l'coledu village un centre de culture rurale, grce un entranement spcial des insti-tuteurs.

    A u x tats-Unis certains programmes d'enseignement pour adultes relventdirectement de l'administration de l'enseignement public. Dans tous les paysl'absence d'autres possibilits impose pour l'ducation des adultes l'utilisationtrs large des btiments des coles primaires et secondaires, bien que leur instal-lation matrielle ne soit pas adapte un public d'adultes et que cet tat dechoses constitue souvent un obstacle la russite de l'exprience.

    E n ce qui concerne les universits, deux points de vue contraires se manifestent.L ' u n , reprsent plus spcialement peut-tre par des orateurs franais, considrel'universit c o m m e un centre d'enseignement et de recherche intellectuelle deniveau lev, peu appropri aux besoins ducatifs des tudiants adultes nondiplms. Cette conception n'exclut toutefois pas une contribution l'ensei-gnement des adultes : elle prvoit des cours de perfectionnement pour les insti-tuteurs et dirigeants de centre.

    M . El Aris (Syrie) et M . Vettier (France) estiment que les universits doiventjouer un rle plus important en attirant l'attention de leurs tudiants sur lancessit de comprendre les besoins des collectivits et en crant des cours des-tins permettre aux tudiants d'assumer des responsabilits dans leurs col-lectivits.

    D'autres pays ont une conception diffrente, par exemple le Canada, lestats-Unis et la Grande Bretagne : dans tous ces pays on considre que lesuniversits ont un rle actif d'enseignement et d'inspiration jouer dans l'du-cation des adultes, prcisment parce qu'elles jouissent d'un prestige particulieret qu'elles disposent des ressources intellectuelles et des moyens d'enseignementet de recherche adquats.

    O n estime de plus que ce rle actif, particulirement en ce qui concerne letravail avec les collectivits moins favorises, prsente un avantage fondamen-tal pour les universits elles-mmes. Par cette action on obtient une connais-sance et une exprience relles des conditions sociales et conomiques, en m m etemps que le soutien et le respect de l'universit dans le grand public (R. P .Lvesque, Canada).

    Les dlgus soulignent l'unanimit la ncessit de faire partager par descours universitaires extra-muraux les valeurs caractristiques de la vie univer-sitaire : probit intellectuelle, recherche impartiale et niveau lev d'enseignement.

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  • Si tel est le cas, il s'ensuit que le travail avec les groupes les moins instruits doitncessairement s'tendre sur des priodes considrables, tandis que le travailde caractre universitaire avec des groupes d'tudiants diplms et assimilspeut se faire sous forme de cours abrgs ou de stages sur des sujets spciaux.Ce point de vue a t nergiquement soutenu par M . Raybould (Grande-Bretagne), et il reflte la tradition des tutorial classes de Grande-Bretagne(cours de trois ans) prvus spcialement pour la classe ouvrire, en accord avecla W E A (Association pour l'ducation dejs travailleurs).

    U n e des conditions de dveloppement de cette dernire catgorie de coursassurs par l'universit est la coopration entre les universits et les institutionsprives, c o m m e l'ont dclar le R . P . Lvesque et M . Raybould.

    c) L e rle des bibliothques publiques.Les d o c u m e n t s fournis la commiss ion pa r l 'Unesco ont servi de base l'tude

    de ce sujet. L a conception d ' u n e bibliothque publique jouant u n rle actifdans l'ducation des adultes a u m o y e n de services complmentaires n'est pasencore universellement admise . Certaines craintes ont t exprimes quan t a ud v e l o p p e m e n t des services de bibliothque publique tels qu'ils ont t prconi-ss par le d o c u m e n t t mo in (Unesco C B A / l e r ) ; il pourrait entrer en conflit avecles activits des institutions populaires prives spcialement constitues o uayant u n e exprience particulire dans le d o m a i n e de l'ducation des adultes.Il y a lieu de signaler galement d'autres craintes : les institutions populairesprives pourraient constituer leurs propres services de bibliothque et entra-ver ainsi les possibilits d ' u n c h a m p d'action gnral pour toutes les institu-tions o u organisations bu t ducatif.

    L a ncessit de considrer la fonction de base de la biliothque publique, la fourniture de livres c o m m e partie essentielle de l'ducation des adultesa t mise en relief, n o t a m m e n t par M . Bertolt qui a clairement m o n t r dansson c o m m e n t a i r e qu'il ne sert rien d 'apprendre lire a u x populations si l'onn e fait pas en m m e t e m p s des efforts p o u r mettre leur disposition des livresqui valent la peine d'tre lus.

    tan t d o n n le travail entrepris dans ce d o m a i n e par la Division des biblio-thques de l 'Unesco, la commiss ion estime q u e la confrence devrait lui donnerson appui (cf. rsolution 2 , e n a n n e x e a u prsent rapport).

    d) Le rle de l'tat.Le rapporteur introduit la discussion en se rfrant au document relatif

    la situation actuelle en Grande-Bretagne. Il souligne que la rorganisation dusystme d'enseignement public reprsente par la loi anglaise de 1944 sur l'du-cation a de nombreuses incidences et influence fortement la responsabilit desorganes gouvernementaux centraux et locaux dans le domaine de l'ducation desadultes. Il a t reconnu que, quelle que puisse tre l'action des services du gou-vernement dans ce domaine, celui-ci devrait reconnatre aux organismes volusl'aptitude assumer des responsabilits, et entretenir avec les institutionsprives, l o il en existe, la collaboration la plus troite.

    Cette collaboration devrait tre de nature permettre, par exemple,' auxgroupes d'adultes de choisir eux-mmes leurs sujets et leurs programmes ; l'aidefinancire ne devrait pas tre utilise c o m m e m o y e n de contrle des professeurset de l'enseignement. Bien que certaines craintes aient t exprimes au sujetdes pouvoirs locaux qui pourraient se montrer moins libraux en cette matireque les gouvernements dmocratiques centraux, aucun exemple de cette tendancen'a t vraiment cit. Il a t gnralement reconnu que dans les tats repr-sents le contrle indispensable la sauvegarde des deniers publics est assursans qu'il soit ncessaire d'empiter sur l'autonomie des organismes ducatifs.Dans quelques pays les subventions sont accordes conformment des rgles

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  • tablies par des organismes consultatifs dont font partie des reprsentants desinstitutions prives. Dans d'autres pays encore on considre c o m m e importantle droit d'accs direct des institutions prives habilites se faire entendre] parles organismes gouvernementaux centraux et locaux.

    L'attention a t galement attire sur la possibilit pour les organes gouver-nementaux d'apporter leur aide au fonctionnement des institutions prives, parexemple en crant des cours de perfectionnement pour leurs instituteurs et leursdirigeants, en tablissant des programmes d'enseignement la demande desinstitutions prives et en s'inspirant des dsirs de leurs membres.

    Il a t not que dans certains pays et pour des raisons historiques l'tat nedsirait pas dlguer ses pouvoirs en ce qui concerne les dpenses publiques,mais dans la majorit des tats reprsents une part importante des fondsdpenss par les institutions prives dans leur propre administration d'un serviceducatif est fournie par l'tat ou les organismes gouvernementaux centraux oulocaux.

    C'est pour cette raison qu'il y a lieu de se rfrer la rsolution 3, jointe enannexe au prsent rapport et relative la ncessit de barmes de salaires appro-pris et de conditions de travail favorables pour le personnel employ pleintemps dans l'ducation des adultes.

    Question V.Les membres de la commission n'ont pas admis l'assertion suivant laquellela coordination serait une bonne chose en elle-mme. Ils ont pass en revue lesconditions existantes dans les pays reprsents, et il est vident que le systme decoopration est peu dvelopp, m m e pour les problmes d'intrt c o m m u n .D'autre part on a tabli que les contacts officieux selon la pratique en usageau Danemark, par exemple permettent d'obtenir certains des rsultatsrecherchs par la collaboration titre officiel.

    Le rapporteur a expos le rle jou en Grande-Bretagne par l'Institut nationalpour l'ducation des adultes. Il a fait ressortir que l'existence de cet institutn'a entran aucune limitation de l'autonomie des organisations qui sont repr-sentes dans son conseil de direction. Son rle se limite la prestation des ser-vices qui lui sont demands et ne consiste pas coordonner les activits parl'exercice du pouvoir.

    Il a soulign qu'une partie des tches les plus importantes remplies jusqu' cejour ont t ralises en liaison avec la commission nationale de l'Unesco quiprvoit un m o y e n de reprsentation pour de nombreuses institutions privesassocies l'Institut national.

    La commission s'est mue de constater l'insuffisance de la reprsentation desassociations d'ducation des adultes au sein des commissions nationales. Elleconsidre que des organismes nationaux d'information sont essentiels pour fairebnficier les pays d 'un systme quelconque d'change international, dans lecadre, ou m m e en dehors du cadre, des activits de l'Unesco. Elle attache unegrande importance la rsolution 6, jointe en annexe au prsent rapport, etqu'elle a malheureusement d mettre sur la liste sans avoir pu consulter au pra-lable la quatrime commission.

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  • RSOLUTIONS DE LA II COMMISSION.

    1. Les universits et la recherche dans le domaine de l'ducation populaire.

    Nous pensons que les universits ont une responsabilit essentielle dans lestches suivantes : entreprendre des recherches destines tablir dans quellemesure les institutions de l'ducation des adultes et les mthodes qui sont oupourraient tre utilises sont efficaces, former des instructeurs pour l'ducationdes adultes, fournir un enseignement extra-mural pour les adultes appartenant tous les milieux sociaux et possdant les qualifications intellectuelles ncessaires,et cela en liaison aussi troite que possible avec les institutions prives. Nousdemandons l'Unesco de faire connatre cette rsolution au Bureau internationaldes universits.

    2 . Les bibliothques et l'ducation populaire.

    La Confrence reconnat l'importance essentielle du rle des muses et desbibliothques pour l'ducation populaire. Compte tenu des conditions particu-lires chaque tat M e m b r e , la Confrence approuve les conclusions du documentde l'Unesco intitul : La bibliothque publique, force vive au service de l'ducationpopulaire et recommande qu'elles soient prises en considration et, autant quepossible adoptes par les tats Membres c o m m e base de leur politique dans cedomaine.

    3. Formation et statut du personnel de l'ducation des adultes.

    Les responsables et les administrateurs appartenant aux institutions d'du-cation des adultes aussi bien sur le plan national que sur le plan internationaldoivent avoir la possibilit de recevoir une formation professionnelle. Ils doiventbnficier de traitements et de conditions de travail de nature attirer vers leursfonctions les h o m m e s et les femmes hautement qualifis et dment expriments.

    4 . L'enseignement des langues au service de la comprhension internationale;utilisation de la radio.

    Dans chaque pays on devra se servir de la radio pour donner un enseignementappropri des langues vivantes trangres.

    5. Responsabilit des organes directeurs des organisations de radio et de cinma.

    tant donn l'influence sur le got et l'opinion des masses des moyens d'infor-mation que constituent la presse, la radio et le film, ceux qui administrent cesdivers moyens de diffusion doivent manifester le sentiment qu'ils ont de leurresponsabilit envers le public en sollicitant les conseils des reprsentants desmouvements d'ducation populaire, privs ou publics, tant pour l'laborationdes programmes que pour le choix du personnel dirigeant des organismes soutenusou subventionns par l'tat.

    6. Coordination des efforts nationaux en vue d'une meilleure collaboration inter-nationale.

    Les commissions nationales pour l'Unesco devraient comprendre dans chaque

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  • tat M e m b r e des reprsentants de l'ducation des adultes aussi bien des ser-vices gouvernementaux que des associations prives. C'est l une conditionessentielle d'une coopration internationale efficace, qui doit tre ralise parl'intermdiaire de l'Unesco ou grce son aide. Il est recommand chaque tatM e m b r e d'examiner la possibilit de crer un organisme central pour fourniret transmettre les lments d'information et les moyens matriels ncessaires la coopration internationale dans le domaine de l'ducation populaire, tellequ'elle est envisage dans le rapport de la quatrime commission.

    TROISIME COMMISSION : MTHODES ET TECHNIQUES

    Ordre du jour.1. Quelles sont les mthodes et les techniques le plus souvent employes dansl'ducation des adultes? Quelle est leur efficacit? Par exemple :

    Cours et classes ;Confrences ;Cours par correspondance.

    2. Dans quelle mesure les mthodes et les niveaux- d'enseignement des coleset des universits sont-ils applicables l'ducation des adultes? Dans quelsdomaines?1

    3. Dans quelle mesure les mthodes traditionnelles peuvent-elles tre a m -liores par l'utilisation de nouvelles techniques telles que :

    Groupes de discussion et entranement mental ;Auxiliaires audio-visuels : film, radio, disques, affiches, graphiques, etc. ;Art dramatique (prsentation anime des vnements, acquisition des

    langues trangres, etc.).4. Quelle est la valeur ducative des instruments de culture suivants et

    comment les utiliser mieux :Bibliothques itinrantes, guides de lecture ;Muses ;Cin-clubs et socits de cinma (film societies) ;Coopratives de spectateurs ;Groupes d'auditeurs radiophoniques ;Clubs dramatiques et activits thtrales ;Rcration : sports, divertissements, etc.

    5. Quelles sont les mthodes et les techniques les plus efficaces pour animerles activits ducatives dans une collectivit? Quelle utilisation peut tre faite des :

    Maisons de culture;Foyers ruraux ;Groupes de quartier?

    6. C o m m e n t donner une valeur ducative aux moyens massifs de diffusion :presse, film, radio?

    7. Quelle importance accorder ' des techniques telles que :Enqute par quipes ;tude du milieu ;Tourisme populaire?

    Quelle est la meilleure utilisation qu'on en puisse faire pour l'ducation desadultes?

  • 8. Quelles sont les mthodes les plus efficaces utilises pour la formation desresponsables? Quelle importance accorder des expriences c o m m e :

    Les collges populaires;Les Folk High Schools ;Les centres d'ducation populaire;Le camp Laquemac.

    9. Quelles sont les techniques et les mthodes les plus efficaces pour dvelop-per la comprhension internationale?

    RAPPORT ET RECOMMANDATIONS DE LA III6 COMMISSION

    Introduction.

    La commission, aprs quelques hsitations sur le plan adopter pour ses sancesde travail, a dcid de suivre l'ordre du jour sous la forme du questionnaire pr-par par l'Unesco.

    Toutefois, en entreprenant ses travaux, la commission a t tout faitconvaincue que les mthodes et les techniques ne sont que des moyens et nondes fins. Elles sont insparables du contenu de la culture qui doit tre fondesur le m o d e d'existence et sur les conditions conomiques et sociales de ceux qui elle s'adresse.

    Les membres de la commission ont prsent des expriences et chang despoints de vue, mais ne sont pas entrs dans tous les dtails. Le prsent rapportdonne un rsum de la discussion ainsi que des tmoignages des dlgus; ilfaudra donc y ajouter les documents qui ont servi de base au travail de la com-mission et dont les rfrences seront indiques au cours du rapport.

    La commission est d'avis que l'Unesco devra recueillir le plus d'informationspossible qui serviront, avec ce rapport et les documents mentionns, la prpa-ration d'un manuel sur l'ducation populaire.

    Question I.CONFRENCESLa confrence a dj fait ses preuves c o m m e m o y e n d'information des masses;mais il est ncessaire de rechercher et d'utiliser tous les procds aptes la rendreplus concrte et plus vivante (questionnaires, rsums, discussions, illustrations,division de l'auditoire en petits groupes, etc.) et la placer dans un ensembled'activits. Elle doit galement servir de lien entre les visiteurs et les expositionset muses. Elle a sa place dans tous les projets d'ducation.COURS ET CLASSES

    L'organisation des cours et des classes a t tudie : longueur, poque, prio-dicit. Certains pays (Danemark, France, Irlande) organisent, pour complterles cours du soir hebdomadaires, des week-ends d'tudes et des stages de trois quinze jours. E n Chine les cours d'ducation populaire utilisent les locauxlaisss vacants le dimanche.

    A u x difficults d'ordre pdagogique que rencontrent parfois les cours du soiril convient d'ajouter pour certains pays (Allemagne, France, etc.) l'lmentfatigue qui intervient si frquemment lorsqu'il s'agit de travailleurs manuels,souvent obligs de complter leurs salaires insuffisants par des heures de travailsupplmentaires; ceux-ci ne disposent alors m m e plus des heures de loisir nces-saires pour assister ces cours.

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  • E n Belgique des coles spciales rurales et mnagres ont t installes ; euessont frquentes par prs de dix mille femmes.

    Le dlgu de la Thalande a indiqu que pour surmonter les difficults de sonpays, o la population est trs disperse, on a d faire appel des professeursitinrants qui ont reu une formation spciale. Les dlgus de l'Egypte et de laTurquie ont indiqu alors que, se trouvant devant de pareilles difficults, ilsemployaient des mthodes semblables celles de la Thalande. L'enseignementqui est ainsi donn s'efforce d'amliorer la formation professionnelle et civiquedes individus.

    Le dlgu du Canada a soulev la question de la ncessit d'attirer les massesdu peuple vers les activits culturelles et le dlgu de l'Australie a appuy cettedclaration.

    O n a suggr alors que l'Unesco organist des cours par correspondanceconsacrs la mission de I ' O N U et de l'Unesco afin de faire mieux connatre lerle et l'activit de ces deux organisations aux masses populaires.

    Question II.

    Cette question a t laisse de ct, les dlgus se proposant de la traiter enm m e temps que celle qui concerne la formation des cadres (se reporter laquestion v m ) .

    Question III.

    Diverses mthodes d'ducation nouvelles, qui ont dj fait leur preuve, ont ttudies successivement :

    1. Cercles d'tudes, forme d'auto-ducation runissant un petit groupe depersonnes pour des tudes thoriques et pratiques sur un sujet prpar suivantun plan dfini. Le cercle est dirig par une personne qui n'est pas ncessairementun ducateur professionnel (cf. Scandinavian Adult Education , p . 254).

    2. Groupes de discussion, d'importance capitale pour l'ducation populaire.Les cercles d'tudes et les groupes de discussion sont particulirement efficaceslorsqu'ils sont utiliss conjointement avec le cinma, la lecture, l'enqute, etc.

    3. Sances d'entranement mental destines stimuler l'esprit critique et dvelopper en chacun le pouvoir de s'exprimer clairement et l'aptitude secultiver seul dans la vie quotidienne (cf. 1e r document de la Confrence Unesco4/3 4/156).

    Les moyens audio-visuels tels que : film, projections, tlvision, affiches, expo-sitions, piscope, etc. ont t tudis successivement.

    Les films ont retenu spcialement l'attention car ils peuvent tre utiliss demultiples manires, soit pour illustrer une confrence, soit c o m m e sujet de dis-cussion. La principale difficult est de se procurer des films qui rpondent auxbesoins des groupes (coles, associations) tout en tant de trs bonne qualit.Les films peuvent jouer un rle trs important dans l'initiation aux travauxmanuels.

    L'art dramatique, qui touche directement la sensibilit et l'imagination dupublic, a un rle important jouer. D e nombreux pays illustrent les confrenceset les discussions par des vocations dramatiques.

    E n Irlande, o l'ducation rurale est trs dveloppe, le thtre amateur estlargement utilis et permet d'augmenter le recrutement des cours d'adultes. Ilpermet en outre de donner plus d'assurance ceux qui participent aux groupesde discussion.

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  • Le meneur de jeu thtral, qui est form pendant des sessions d'unmois ou detrois mois, peut monter des spectacles intressant toute une rgion et dveloppantl'habitude de la vie communautaire. Il faut souligner l'importance de cetteexprience. U n e formation spciale et pratique est indispensable aux animateursdes spectacles populaires.

    Enseignement des langues ficantes. Il est vident que l'enseignement des lan-gues vivantes contribue largement promouvoir une meilleure comprhensioninternationale.

    Question IV.

    Bibliothques. Il est ncessaire de rendre les bibliothques accessibles tous,et les bibliothques itinrantes, qui apportent des livres aux isols, ont un rleparticulirement important jouer pour la diffusion de la lecture.

    Muses. Les nouvelles mthodes de prsentation musographiques s'efforcentde mettre le public non pas decant les objets, mais en contact avec eux; les musessont devenus beaucoup plus accessibles au grand public. Ils lui apportent ainsisous une forme concrte des lments d'information et de connaissance surl'ensemble des activits humaines. Les expositions itinrantes, groupes autourde thmes dfinis, renforcent encore l'action des muses.

    Coopratives de spectateurs. tant donn la dpense qu'entranent l'utilisationdes films, et le dplacement des troupes thtrales vers des localits isoles, descoopratives de spectateurs ont t organises dans certains pays. Celles-cimettent en c o m m u n leurs ressources et crent des clubs afin d'assurer la prsen-tation des films et des pices de thtre. A u Danemark et en Sude on soulignel'intrt qu'il y a se servir, pour diffuser les films, d'organisations dj exis-tantes, telles que les coopratives de consommation.

    Cin-clubs. L'ducation du public et la diffusion d'une culture cinmatogra-phique ont tendance se dvelopper partout. Les socits de film se multiplienteiL Grande-Bretagne, dans les pays Scandinaves. E n France les cin-clubs (aunombre de 200) runissent le public pour la prsentation et la discussion desgrands films, les classiques du cinma mondial.

    La radio, pour tre vraiment un m o y e n de culture efficace, doit tre utilisedans toute la mesure du possible par des quipes d'auditeurs ou par des radio-clubs . Dans certains pays (Canada, Scandinavie) les programmes sonttablis en coordination par la direction de la radio et les associations d'ducationpopulaire. D 'une faon gnrale il est souhaiter que les groupements d'audi-teurs et de spectateurs soient de plus en plus associs l'laboration des pro-grammes radiophoniques, cinmatographiques, dramatiques. Il est indispensableque la radio, la presse et le cinma prennent conscience des grandes responsabilitsqu'ils ont envers la communaut.

    U n e sous-commission de cinq membres, prside par M . Rowley, a t alorsconstitue pour tudier les questions de 1' largissement du public et de la coordination des mthodes . O n trouvera ici le rsum du rapport et les prin-cipales conclusions auxquelles a abouti cette sous-commission :

    La sous-commission reconnat la diversit des groupes sociaux et la ncessitd'en tenir compte dans l'ducation populaire; mais leur diversit sur le planinternational rend pratiquement impossible l'examen de la question.

    Les programmes d'ducation populaire peuvent tre appliqus :Dans les groupements professionnels et sur le lieu m m e de leur travail

    (ateliers, usines, etc.);Dans les communauts locales pour y crer un centre de culture;

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  • A u sein des organisations syndicales, des trade unions, des coopratives.Il est ncessaire de partir de la ralit sociale telle qu'elle existe, et le premier

    contact doit tre pris l'occasion des problmes de la vie quotidienne. Les pro-grammes doivent s'adapter aux besoins et aux gots essentiels, aux demandesdes groupes, qu'il s'agisse de sport, de cinma, d'artisanat ou de tourismepopulaire. Q u e cela soit explicable dans certains pays par les conditions detravail ou le surmenage ou les difficults de logement, dans d'autres par l'inertie,il est en tout cas certain que l'on constate dans tous les pays et dans tous lesmilieux un vide culturel chez un grand nombre de gens.

    Rendre le peuple conscient de ses besoins, tel est le point de dpart pour toutprogramme d'ducation populaire; c'est seulement dans ce cas que la culture etl'ducation seront acceptes c o m m e des ncessits permanentes de la vie.

    Quelques membres de la sous-commission ont indiqu que l'ducateur doitrecevoir une forte formation sociologique et avoir une connaissance approfondiedu milieu dans lequel il travaille pour pouvoir tablir un programme adapt chaque groupe et susceptible d'veiller toutes les varits d'intrt (activitsphysiques, intellectuelles, manuelles, artistiques).

    L'ducateur doit avoir sa disposition le m a x i m u m de moyens et c'est luiqu'incombe la tche de tirer de toutes les organisations et de toutes les ressourcesde la communaut les moyens les plus valables. D'autres pensent que l'essentielest la coordination des diverses techniques, par exemple de la bibliothque avecle cinma, du sport avec la radio.

    La mthode du montage fait l'objet d'une mention toute spciale.La sous-commission adopte les conclusions suivantes :L'ducation des adultes ne peut devenir un lment vraiment important

    dans la communaut que si des ducateurs pralablement forms et connaissantbien le milieu dans lequel ils doivent travailler tablissent le programme le pluslarge et le plus vari possible.

    Il conviendrait de prendre en considration les expriences particuliresfaites dans divers pays sur la coordination des activits ducatives.

    Les membres de langue franaise de la commission estiment que l'expression ducation des adultes est dans leur pays moins valable que l'expression du-cation populaire .

    Questions V et VI.

    CENTRES CULTURELS URBAINS ET RURAUX

    A u x tats-Unis d'Amrique le Service de l'ducation du Ministre de l'agri-culture fonctionne de la manire suivante : des groupes organiss runissantprs de cinq millions de personnes tablissent leurs programmes ainsi que desprojets d'ducation.

    Les problmes tudis portent surtout sur la production agricole, mais ilsenglobent aussi des questions d'ordre social (logement) et m m e d'ordre nationalou mondial. Les techniques coordonnes comprennent la dmonstration, lesgroupes de discussion, les moyens d'information des masses (radio) et les visitesaux fermes. U n budget de 60 millions de dollars se rvle encore insuffisant pourune semblable tche puisque de nombreux individus restent encore toucher.

    Dans d'autres pays des centres culturels ont t crs soit dans les villages(village colleges, foyers et centres ruraux), soit dans les villes par groupes dequartiers (community centers, maisons des jeunes et de la culture).

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  • Question VII.

    L'tude du milieu, relie l'action sur ce m m e milieu, se dveloppe de plus enplus sous forme d'enqutes par quipes, de groupes de recherche, etc. (Canada,France, tats-Unis d'Amrique). Cette mthode concrte d'ducation part nonde la discussion d'ides gnrales, mais de l'observation de complexes sociaux,de problmes rels de la vie quotidienne. Elle a recours aux questionnaires,aux comptes rendus, aux clubs de discussion. Elle utilise galement les moyensdivers d'ducation (cinma, lecture en c o m m u n , veilles, etc.) en les coordonnantautour du thme de l'enqute.

    Le tourisme populaire, qui s'est organis presque partout sous forme d'asso-ciations spcialises, devient chaque jour davantage u n grand m o y e n d'du-cation populaire grce aux tudes prliminaires qui apportent au public leslments d'information ncessaires la comprhension des sites ou des m o n u -ments qu'il visite.

    Question VIII.La formation des cadres de l'ducation populaire est de la plus haute importancepuisque le succs de la mise en uvre d'un programme ducatif. dpend enmajeure partie du responsable.

    Les responsables ou les ducateurs d'adultes ne doivent pas ncessairementtre des ducateurs de carrire. Toutefois ceux que leurs qualits personnellesdsignent pour ce travail doivent recevoir une formation spciale, de prfrencedurant des stages qui combinent sances pratiques et leons thoriques. Plusieurscollges rsidentiels du pays de Galles, des organisations volontaires et desautorits locales d'ducation donnent un enseignement fond sur les m m e sPrincipes des personnes, diplmes ou non, des universits.

    E n France la rforme des coles normales d'instituteurs (au nombre de 150)introduit dsormais l'ducation populaire dans la formation de futurs insti-tuteurs.

    A u x tats-Unis d'Amrique l'Universit Columbia a organis un cours pour laformation des ducateurs (voir le compte rendu du P r W . C . Hallenbeck;circulaire Confrence Unesco E D . 4/4).

    Dans d'autres pays (Scandinavie, France, Canada) ces responsables (diplmsou non) participent des stages dans des centres de culture. Certains de cescentres sont spcialiss par milieu (ouvrier, rural).

    Il n'a pas t discut spcialement du rle de l'universit dans la formationdes cadres de l'ducation populaire. Cependant il apparat clairement qu'ellea un rle important jouer, condition de pouvoir tablir pour la prparationde cet enseignement un lien troit avec les diffrents milieux et d'utiliser lesmthodes actives : enqute, formation par l'action, coordination des dif


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