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Irs. - Web viewDacia hiperboreean ă, Ed. Rosmarin

Date post: 30-Jan-2018
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Page 1 Les Contes
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(Page52)

Les Contes

SOMMAIRE

I. MYTHES, LEGENDES, CONTES

I.1. Le mythe identit de lhumanit (Sabina DUMITRIU)

I.2. Deux possibles mythes de lavenir (Ioana BOCA)

I.3. Mythe versus Conte (Anca GAVRILUTA)

I.4. Lgende versus Conte (Andrei MALAESCU)

I.5. Le conte identit individuelle (Georgiana MAXIM)

II. INVARIANTS DU CONTE

II.1. Lactant positif (Rzvan HARTON)

II.2. Lactant ngatif (Andreea GRECU)

II.3. Les adjuvants, les opposants et les objets magiques (Cosmina PROCA)

II.4. Le symbolisme et les significations du conte (Teofana UNGUREANU)

III. LA STRUCTURE DU CONTE

III.1. Llment dclencheur (Victoria APREUTESEI)

III.2. La liaison entre vie et fiction les formules invariantes (Iustina IVANUSCA)

III.3. Interprtation des tapes du schma narratif (Alexandra RUSU)

III.4. La mtamorphose (Andra NICA)

IV. LE CONTEUR DESTINATAIRE DU CONTE

IV.1. Le Narrateur et le Conteur (Bianca HORBOVANU)

IV.2. Catgories de conteurs et thtralit (Stefania ILIE)

IV.3. Le conteur fonction fondamentale pour une communaut (Emanuela ISACHI)

IV.4. Impact de lapparition des illustrations (Adara OLARESCU)

IV.5. Lenfant conteur (Anda CONDURACHE)

V. LES ENFANTS DESTINATAIRES DES CONTES

V.1. Linfluence des contes sur le monde intrieur des enfants (Amira BAHRIN)

V.2. Le conte et les rapports de lenfant avec le monde extrieur (Florin MAZARIANU)

V.3. Le message thrapeutique des contes de fes (Codrina HOLBURA)

V.4. Les enfants et les changements de perception sur les contes aujourdhui (Ctlina IPATE)

VI. LE CONTE DANS LE TEMPS

VI.1. Charles Perrault le conte et la moralit (Matei LAZAR)

VI.2. Les contes des Grimm et le romantisme (Ana VECHIU)

VI.3. Le conte aujourdhui (Sorana ANTON)

VI.4. Le conte du futur (Raluca MUNTEANU)

VII. LE CONTE DANS LESPACE

VII.1. La circulation des mythes les strotypes (Ioana BITA)

VII.2. La circulation des contes les variantes (Andreia COJOCARU)

VII.3. Interprtation de linvariant et de ses variantes analyse applique (Mdlina ARHIP)

MYTHES, LEGENDES, CONTES

I.I. Le mythe identit de lhumanit

I.I.1. INTRODUCTION

Le mythe est toujours une transposition en plan imaginaire et symbolique de divers aspects dune ralit originaire difficilement comprhensible et, par cela, effrayante. Dans ce contexte, quels sont les principaux critres de diffrenciation des mythes? Quel est le rle fondamental du mythe dans la construction de lidentit de lhumanit?

Le premier chapitre de la prsente argumentation synthtisera, tant que possible, la dfinition des mythes qui sont des narrations, le plus souvent orales, porte religieuse, et qui ont pour vocation de nous faire partager les origines de lunivers et le sens de la vie.

Le deuxime chapitre fera une classification des mythes, selon les thories quon a consultes (Mircea Eliade et Victor Kernbach, notamment). Simplifiant au maximum, il y a trois grands types de mythes. Le premier, cosmogoniques, porte sur la gense de l'Univers, comme, par exemple, les mythes d'Uranus et de Gaa. Le deuxime type est reprsent par les mythes thogoniques, portant sur les lments constitutifs de cet univers et sur sa logique organisatrice, comme, par exemple, les mythes d'Apollon et de Diane. Finalement, le troisime type de mythes, anthropogoniques, porte sur l'homme, son monde intrieur et son insertion dans un monde extrieur dchu, comme, par exemple, les quatre mythes de Promthe, Sisyphe, Ddale et Icare et Narcisse.

Enfin, si le troisime chapitre de largumentation essaie de dmontrer que le mythe cre l'humanit tout entire une identit qui la diffrencie des autres espces de la cration, le quatrime fera une analyse de ce qui est pass du mythe au conte, lments du mythe que le conte a adopts et adapts justement pour faire le passage vers une identit individuelle, celle de lhomme loign de plus en plus de la sacralit et ancr de plus en plus dans le profane.

I.I.2. DEFINIR LES MYTHES

Il est difficile de donner une dfinition au mythe qui soit accepte par tous les savants et accessible tout le monde. Pourtant, il est possible dessayer une dfinition (synthtisant une somme de lectures fondamentales sur ce sujet) qui recouvre la ralit de nimporte quelle socit archaque et traditionnelle et qui donne la mesure de sa complexit culturelle, abordable et interprtable de multiples perspectives.

La dfinition quon trouve, ainsi, la plus complexe est la suivante: les mythes sont des narrations, le plus souvent orales, porte religieuse, qui ont pour vocation de nous faire partager les origines de lunivers et le sens de la vie. Ils se rapportent un temps et un espace originaires, ce qui fait quon ne peut pas les aborder par des dmarches habituelles, comme le raisonnement et ses dstructurations explicatives. Les mythes sont, ainsi, une abstraction totale, qui met en chec lintellect. Par consquent, la forme de raction unique par rapport eux est lblouissement[footnoteRef:1] devant les dimensions immenses du Macro et du Microcosme rvls. Les mythes sont, en outre, des histoires sacres, qui racontent, par des personnages surnaturels, un acte de cration dont lhomme nest pas capable. Ils racontent comment, grce aux faits dtres surnaturels, une ralit est ne[footnoteRef:2]. Ils sont, donc, toujours lhistoire dun faire (facere, en latin). Nanmoins, la base de cet acte de cration, les mythes installent invariablement aussi un sacrifice (sacrum facere, en latin), par lequel le crateur, entr dans lombre de la transcendance, laisse sa cration la libert dtre. Par consquent, les mythes parlent de ce qui sest rellement pass, les personnages surnaturels sont connus pour ce quils ont rellement fait et lhomme se revendique deux, et de cette enfance de lhumanit, temps prestigieux des commencements. Les mythes sont, alors, considrs des histoires vraies, parce quils se rfrent toujours la ralit - le mythe cosmogonique est vrai parce que lexistence du monde y est une preuve claire, le mythe de lternel retour aussi, parce que rien dans la Cration ne disparat, mais se transforme etc. Une dernire caractristique, enfin, est que les mythes ne sont pas des uvres populaires. Ils ont t latout dune caste dinitis qui, au moment o leur civilisation a t mise en danger, ont t obligs de faire sortir la Connaissance, la Tradition de la sacralit des temples dinitiation[footnoteRef:3], au risque de la dgradation mme du sacr (la chute du sacr dans le profane). [1: Lovinescu, Vasile. Mit i uimire IN Mitul sfiat, Ed. Institutului European, Iai, 1993] [2: Eliade, Mircea. Aspecte ale mitului, Ed. Univers, Bucuresti, 1978] [3: Gunon, Ren. Symboles fondamentaux de la Science Sacre, Ed. Gallimard, Paris, 1970]

I.I.3. CLASSIFICATION DES MYTHES

Parfois, de nos jours notamment, les gens se distancent des mythes quils ont reus et quils ont transmis dune poque lautre avec les diffrents moyens de linstrument pique. Nanmoins, quand ils crent de nouveaux mythes, ils ne nient pas les mythes anciens, mais juste ils en redfinissent la valeur identitaire et sociale dans un nouveau contexte. Avec toute cette fluidit autour de mystres difficiles sonder, les mythes restent vraiment une nigme, do aussi les nombreuses tentatives de les dfinir. En ce qui nous concerne, on est arriv dcouper lacte mythique en trois tapes cratrices: la cosmogonie cration du Macrocosme, la thogonie cration des principes universaux, les divinits, et lanthropogonie cration du Microcosme[footnoteRef:4]. [4: Cest une classification qui nous a t suggre par la lecture de Kernbach, Victor. Mituri eseniale, Ed. tiinific i Enciclopedic, Buc., 1978, pp.5-15, 19-21, 217-219]

a. Les mythes de la cration de lUnivers du chaos dcrivent la ncessit et lactivit divine de slection, organisation et classification, le chaos tant figur comme un monstrueux, incomprhensible et crasant principe premier, un tat androgyne ou une paire de principes (mle et femelle), ou juste, dans beaucoup de mythes, un monstre aquatique (le monstre principe masculin et leau - principe fminin). Dans dautres mythes, la cration se fait prononant le Mot magique: un logos crateur. Il y a aussi des mythes o le monde primordial provient dun uf initial (lincr, la virtualit), certaines mythologies expliquant mme ainsi la forme ovode de lUnivers. Presque toutes les cosmogonies reposent, donc, sur une notion dexistence en soi, la finalit de loeuvre cosmogonique tant toujours lquilibre. Dans la catgorie des mythes cosmogoniques, lun des plus importants et suggestifs est le mythe dUranus et de Gaa qui reprsentent le symbole dune prolifration qui dtruit, par son abondance, tout ce quelle engendre, do la cyclicit et la permanence du devenir.

b. Les mythes de la thogonie sont directement lis aux mythes cosmogoniques, accordant aux dieux primordiaux une fonction causale, fonction qui a dtermin, comme un vritable facteur dclencheur, la cration du monde et, lintrieur du monde, parmi dautres, lacte anthropogonique, cest--dire la cration de lhomme. Les mythes thogoniques portent, donc, sur les lments constitutifs de cet Univers et sur sa logique organisatrice, comme, par exemple, les deux mythes jumeaux, dApollon et de Diane. Apollon (le masculin), symbole de la victoire de la lumire sur la violence de lobscurit, de lalliance entre passion et raison, dou dune sagesse quil ne reoit pas en hritage, mais acquiert comme rsultat dune conqute, et Diane (le fminin), desse de la chasse, souvent associe aux animaux sauvages, aux forts, clbre pour sa force, sa grce athltique et sa beaut: voici exprime symboliquement la logique fondamentale de la sparation de landrogyne indiffrenci; voici le yin et le yang, les


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