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Donici Alex. 1934. Crania Scythica (Analele Academiei Române. Memoriile Secţiunii Ştiinţifice....

Date post: 18-Oct-2015
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  • ACADEMIA ROMANA

    MEMORIILESECTIUNII STIINTIFICE

    SERIA III, TOMUL X

    MONITORUL OFICIAL DEPOZITUL GENERALSI IMPRIMERIILE STATULUI CARTEA ROMANEASCAIMPRIMERIA NATIONALA B-DUL ACADEMIEI, 3-5

    BUCURESTI1934/35

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  • ACADEMIA ROMANA

    MEMORIILESECTIUNII STIINTIFICE

    SERIA III, TOMUL X

    MON1TORUL OFICIAL$1 IMPRIMERIILE STATULUIIMPRIMERIA NATIONALA

    DEPOZITUL GENERAL.CARTEA ROMANE.ASCAB-DUL ACADEMIEL 3-5

    BUCURESTI1934/35

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  • CUPRINSULPag.

    Ing. G. GRIGERCSIK. Die kombinierte Ausgleichung der unmittelbarenBeobachtungen z

    1-ZACH. C. PANTU. Contributiuni noua la Orchidaceele din Romania . rsProf. Dr. G. MARINESCU. Despre rolul vitaminelor 47

    140AN Z. BARBU. Contributiuni la cunoavterea florei fosile din podiulMoldovei i Basarabiei 105

    AL. ALEXINSCHI. Noi contributiuni la cunoaterea faunei Macrolepi-dopterelor din Romania 135

    *I. SIMIONESCU. Asupra unui Anthracoterium dela Petrocani 145GREGOR T. POPA and UNA FIELDING: Studies on hypophysis andits relations . 159

    Prof. Dr. G. MARINESCU. Primul congres international de electro-radio-biologie. Venezia to-15 Septembrie 1934 233

    ALEX. DONICI. Contribution a l'etude anthropologique du crane scythe.Essai relatif a l'origine geographique des scythes 289

    ION CHELCEA. Tipuri de cranii romaneti din Ardeal 341Dr. N. I. TEODOREANU, Vererbungsbeobachtungen fiber die Farbedes roten and des schwarzen Mangaliczaschweines 369

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  • CRANIA SCYTHICACONTRIBUTION A L'ETUDE ANTHROPOLOGIQUE

    DU CRANE SCYTHEET

    ESSAI RELATIF A L'ORIGINE GEOGRAPHIQUEDES SCYTHES

    PAR

    ALEX. DONICIASSISTANT AU LABORATOIRE D'ANTHROPOLOGIE

    DE L'UNIVERSITE DE GENEVE

    AVERTISSEMENTLa (( question Scythe , c'est-h-dire le probleme de l'origine

    des Scythes et celui de leur repartition dans l'espace, estBien loin d'tre resolue. Elle interesse au premier chef lageographie historique, pour ce qui touche a 1'Asie moyenneoccidentale et a 1'Europe du Sud-Est.

    Le present travail n'a pas la pretention de resoudre uneenigme depuis longtemps proposee aux savants et examineepresque exclusivement par les linguistes, mais seulement d'in-diquer quelques unes des lumieres que l'anthropologie phy-sique peut apporter pour l'etude de ce probleme qui se rat-tache tout naturellement a l'origine meme des populationseuropeennes.

    Que sont, par exemple, les Scythes nomades vis-a-vis desScythes qui poussaient la charrue ? Etaient-ce la des popu-lations d'origine commune ayant des mceurs divergentes, utili-sant autrement le sol conquis, donc creant une geographiehumaine disparate ? Ou etaient-ce des populations d'origines

    a' A. R. Memoriile Sectiurdi $tiinjifice. Seria III. Tom. X.

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  • 2 ALEX. DONICI 290

    diverses reunies sous un seul nom ? Il semble que tout ren-seignement dans ce domaine merite d'tre retenu et appro-fondi.

    Si nous arrivons un jour a eclaircir le mystere scythe cen'est pas seulement la geographie historique qui en belle-ficiera, mais tous les chapitres de la geographie generale quipeuvent avoir l'homme pour objet. Du coup nous compren-drons mieux, dans le passe et dans le present, les faits ethno-graphiques et sociaux de cet immense territoire qui s'etendau moins et pendant un espace de temps determine dulac Aral a la Dobroudja.

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  • INTRODUCTIONLorsqu'on jette un coup d'ceil sur les cartes anthropolo-

    giques de la Roumanie (lieu geographique oil les Scythesont arrete leurs migrations) on s'apercoit que les hommesqui occupent le royaume ne peuvent, tous, se reclamer d'uneorigine commune. Certains territoires semblent posseder despopulations ayant des caracteres anthropologiques semblables,d'autres montrent des caracteres d'heterogeneite. De tellesvariations proviennent sans doute de ce que le substratumhumain de la Roumanie ne s'est pas depose en une seulefois. Depuis l'age de la pierre taillee des apports anthropo-logiques provenant de sources diverses sont venus, commedes alluvions, recouvrir le sol du royaume. Certains de cesgroupes ont pu conserver mieux que d'autres leurs qualites mor-phologiques, d'autres, au contraire, se sont amalgames auxpopulations dj existantes ou a celles qui sont venues plustard.

    Nous savons maintenant ce n'est pas d'une date tresancienne que la Roumanie a connu la civilisation paleo-lithique, mais nous ne savons pas encore avec certitude aquelle race appartenaient les hommes qui ont taille le silexsur les bords des fleuves roumains ou dans les cavernescarpathiques.

    Lorsqu'arrive la periode de la pierre polie, nous consta-tons les squelettes de Cucuteni sont la pour nous le de-montrer que deja les populations neolithiques ne sont pasconstituees par une race pure. Les restes humains deposesa l'Universite de Jassy peuvent nous l'assurer peremptoire-ment. Mais qu'on se le dise bien aussi: la lumiere est en-core loin d'tre faite sur les caracteres anthropologiques despopulations posterieures a rage de la pierre polie qui, au

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  • 4 ALEX. DONICI 292

    cours des temps protohistoriques et historiques, ont occupeles territoires de la Roumanie.

    Que representaient, ethniquement parlant, les Thraces, lesGetes, les Daces, les Scythes, puisqu'il sera question d'euxdans ce memoire les legions romaines et tous les Barbaresde l'epoque des migrations dont les historiens de l'antiquitenous racontent la presence, les incursions, les etablissementsplus ou moins stables, le role social ou politique ? D'oii pro-venaient originairement ces populations, a quelles races fos-siles les rattacher ? Quelles routes precises avaient-ils suiviespour arriver dans la region du Danube roumain ? Et , plussimplement encore, quels etaient leurs caracteres morpholo-giques et descriptifs ?

    Pour avoir un tableau anthropologique precis, afin de dres-ser, par devant nous, les images exactes des types humainsqui ont traverse la Roumanie ou qui se sont fixes sur sonsol, it est bien certain que nous ne pouvons nous contenterdes descriptions generalement fort vagues faites par leshistoriens anciens. Seule une etude de morphologie compa-rative pourra nous renseigner sur les origines geographiquesles plus lointaines et sur les parentes ethniques de ces po-pulations.

    Les etudes d'anthropologie historique nous ont montreque des noms differents ont ete, au cours des evenements,appliqus a des populations communes, comme elks nousont montre qu'un meme nom recouvre, comme une etiquettefallacieuse, des groupes humains originairement differents.

    * *

    Dans deux publications precedentes nous avons examineles caracteres craniologiques des Scythes, en nous basant surdes series de cranes on les deux sexes etaient representes.Malheureusement, alors, nous n'avions a discuter que surdes documents peu nombreux. Aujourd'hui, nous publionsun nouveau chapitre de cette etude de morphologie cranienne.Elle est basee sur un groupe de 77 cranes dont 57 sont mas-culins et zo feminins.

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  • 293 CRANIA SCYTHI'CA 5

    La serie que nous mettons en oeuvre peut paraitre nu-meriquement importante; toutefois, it faut reconnaitre qu'elleest loin d'tre suffisante pour avoir une idee definitive descaracteres craniologiques de la population etudiee. Neanmoins,elle nous permettra d'apporter a la science des resultats pluscertains que ceux jusqu'alors exprimes.

    Grace aux nombreuses fouilles scientifiques ou fortui-tes executees en divers points de la Roumanie, nous avonsdj la possibilite d'apercevoir, en prolongeant tres loin nosregards dans le pass, les multiples etapes de la vie mate-rielle qu'ont traverse les populations dont nous trouvons au-jourd'hui les descendants sur le vaste territoire du royaumede Roumanie. Mais it nous est, par contre, encore impossiblede dire si les hommes de ces poques lointaines ils etaientdeja un complexe anthropologique ont eu dans les monieslieux les caracteres de leurs predecesseurs, de meme qu'ilest encore difficile de mettre en parallele le facies morpho-logique et descriptif des habitants actuels du pays avec ceuxde leurs ancetres historiques.

    Plus nous remontons vers le passe, plus les documentsanthropologiques relatifs a ces anciennes populations sontrares. Les documents anatomiques deposes a l'Universite deJassy, examines autrefois par le professeur Eugene Pittardet qui proviennent d'etablissements datant de l'age de lapierre polie, ont montre que la population roumaine de cettepoque renfermait deja des types differents : dolichocephales,sous-dolichocephales, brachycephales (ou sous-brachycephales)dont la stature etait egalement composite. Malheureusement,a cause du melange des squelettes consideres it est impossiblede savoir si les plus hautes statures reconstituees apparte-naient aux types dolichocephales ou aux types brachycephalesainsi rencontres. Il n'en reste pas moins que nous pouvonsaffirmer la coexistence a la meme heure sur le sol de la Rou-manie de plusieurs types humains.

    C'est quelques siecles avant notre ere que les tribus no-mades a qui nous donnons le nom generique de Scythessont apparues dans les contrees environnant le Pont Euxin,contrees qui etaient deja, a leur arrivee, occupees par des

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  • ALEX. DONICI 294

    tribus sedentaires, de souches cimmeriennes, venues quelquessiecles auparavant.

    Jusqu'a present le territoire roumain n'a pas encore fournides documents anthropologiques sous forme de squelettessoigneusement exhumes et bien dates appartenant a cespoques. Nous ne possedons d'eux que quelques cranes adeformation macrocephalique.

    Il faut le redire, nous ne savons rien, anthropologique-ment, ou pas grand chose des populations qui, jusqu'auxtemps historiques recents, ont occupe le sol roumain. Leurscaracteres ethniques nous etant inconnus it nous est tout afait impossible de les rattacher a telle ou telle des racesactuellement delimitees.

    Nos documents, pour ce qui concerne les Scythes (ilssont tout de meme importants) proviennent soit de nospropres fouilles, soit de recherches effectuees par des con-freres. Its nous permettent d'avoir une idee generale quel'avenir, peut etre, confirmera, du type ethnique de ceshommes au sujet desquels nous savons encore si peu dechoses.

    Il faut tout de suite souligner que le terme generiquede Scythes n'exprime certainement pas une unite anthropo-logique bien definie, mais simplement une unite historiqueet ethnographique.

    Notre materiel qui provient, en grande partie, des kour-ganes et des necropoles de la Bessarabie nous autorise, desl'abord, a affirmer l'heterogeneite morphologique des tribusscythes, lesquelles probablement originaires de l'Asie cen-trale, ont dil, au cours de leurs migrations, avant d'atteindrele Nord du Pont Euxin, passer par mine tribulations.

    Nous savons que le degre de purete ethnique d'une racehumaine est, en premiere ligne, fonction de son isolementgeographique. Il est donc tres comprehensible que les Scy-thes avant d'arriver dans les pays du Sud-Est europeen n'aientpu conserver la purete anthropologique de leurs ancetres,puisque plusieurs de leurs generations avaient occupe ou tra-verse des territoires peuples par des hommes de races dif-ferentes.

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  • 295 CRANIA SCYTHICA 7

    Les paralleles linguistiques, historiques, culturels ou au-tres, ont ete trop souvent substitues aux caracteres ethni-ques. Its ont servi et servent encore quelquefois a des finsparticulieres; politiques par exemple. Les rapprochements decette categorie ne peuvent cependant deceler des liens deparente ethnique. Ceux-ci ne sont perceptibles que par l'an-thropologie, c'est a dire par les analyses detaillees, baseessur les methodes precises. Souvent, egalement, on a confondules caracteres de convergence avec les caracteres de filiation.Et, pour notre part, nous nous garderons d'etablir des liensgenetiques absolument certains entre les groupes humainsd'apparences semblables.

    Les historiens ont repandu cette notion que les conquetesont toujours ete suivies, necessairement, de transformationsethniques. Nous ne voudrions pas vier que les conquetes,dans certains cas, particulierement favorises, n'aient pu jouerce role modificateur. Toutefois, nous pouvons dire avecassurance que les conquetes ou invasions telles que nousavons l'habitude de nous les representer, ne peuvent avoirune tres forte influence anthropologique sur les possesseursdes regions envahies. Dans certains cas it est materiel-lement impossible a l'envahisseur de donner sa physionomieraciale au peuple conquis. D'autre part, les conquetes, lesinvasions ou les colonisations n'apportent pas, dans le paysenvahi que les seuls elements humains initiaux du peupleconquerant. Ses hordes sont en grande partie composees degens appartenant aux pays traverses, esclaves, allies ou mer-cenaires.

    Que peut-il, en effet, rester, ethniquement parlant, d'unpeuple que nous supposerions meme homogene au departet qui aurait parcouru, comme c'est le cas des Scythes, unedistance de plusieurs milliers de kilometres au cours d'untemps relativement long ?

    De nombreuses fouilles ont deja demontre qu'a l'epoqueneolithique la population de la Roumanie actuelle etait com-posite. Puis une serie de nouveaux arrives, de provenancesdiverses, sont venus se greffer sur elle. Un metissage s'enest suivi donnant naissance aux autres peuples, artisans

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  • 8 ALEX. DONICI 296

    sup erieurs de l'histoire, qui occupaient ces contrees lors del'apparition des Scythes.

    Ces fouilles nous ont livre des restes archeologiques abon-dants. Il est regrettable de constater que les squelettes quiles accompagnaient ne furent presque jamais conserves. Detelles considerations devraient pousser les pouvoirs publicsa aider l'anthropologiste dans son oeuvre feconde enresultats divers. Les masses populaires sont encore loinde comprendre combien les recherches de science pure ontsouvent de fortes repercussions dans les domaines les plusvaries.

    Il faudrait le leur faire savoir. El les doivent arriver a serendre compte de tous les benefices qu'elles peuvent elles-memes retirer d'une meilleure connaissance, ici d'une meil-leure connaissance des caracteres anthropologiques, d'une po-pulation. Il serait facile de citer des exemples.

    Il est evident qu'une race humaine ne peut se decelera l'aide de quelques caracteres seulement, craniologiques parexemple. Malheureusement, les documents anthropologiquesnous arrivent isoles et non groupes, de la l'obligation defaire les deductions partielles en attendant que d'autres do-cuments viennent s'y superposer.

    II est donc indispensable que tous ceux qui le peuvent,apportent leur pierre a l'edifice. C'est dans une telle penseeque nous publions ces pages, au cours desquelles nous fe-rons une description detaillee des caracteres morphologiquesdes cranes scythes.

    Nous avons pu mettre en ligne, pour cette etude 77 cranesdont 57 sont masculins et 20 sont feminins.

    ETUDE CRANIOLOGIQUEIndice cephalique

    L'indice cephalique qui exprime la forme generale ducrane, est un element des plus importants pour la deter-mination des groupes ethniques. Il nous permet de nous rendre

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  • 297 CRANIA SCYTHICA 9

    compte immediatement si une race a subi, ou non, des me-langes, quels sont les elements probables qui sont intervenuset quel est le degre de metissage.

    Le diametre antero-posterieur du groupe masculin oscilleentre 164 mm et 198 mm, sa moyenne est de 183 mm59. La moyenne de la serie feminine est de 178 mm5 et ses variations sont moins etendues (169 mm a190 mm).

    Le diametre transverse presente, chez les hommes, unemoyenne de 14o mm 91, oscillant entre 124 mm et 161 mm;it est de 137 mm 85 chez les femmes et ses variations sontegalement moins sensibles que celles du groupe masculin(126 mm a 155 mm).

    Les indices cephaliques moyens sont 76,36 pour la seriemasculine et 77,44 pour la serie feminine, donc superieurchez ces dernieres. Les deux sexes marquent la sous-doli-chocephalie.

    Cette difference sexuelle de l'indice cephalique a deja etefrequemment signalee dans les divers groupes ethniques etu-dies a ce point de vue. Les indices cephaliques femininssont habituellement de valeur plus elevee que les indicesmasculins. Une telle difference est due vraisemblablementau fait que la stature feminine est plus petite que la staturemasculine. Dans le developpement general du corps le dia-metre antero-posterieur du crane croft plus vite que le dia-metre transverse. Il en resulte que dans un groupe ethniquedonne, a cranes dolichocephales, les plus grands seront lesplus dolichocephales. Dans ce groupe la femme se comportedans son developpement cranien comme si elle etait unhomme de petite taille ayant un crane moins dolichocephaleque les hommes de grande taille.

    Les indices masculins s'echelonnent de 67,37 a 89,44 etles indices feminins de 68,42 a 90,64. Il est fort interessantde remarquer que, malgre leur nombre bien inferieur a celuides hommes, les femmes presentent un plus grand ecartentre les indices extremes que les hommes. De 22,22 unitesdans la serie feminine, it n'atteient que 22,07 dans le groupemasculin dont le nombre est cependant trois fois superieur.

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  • to ALEX. DONICI 298

    Une telle constatation vaut la peine d'tre retenue. Si nousrepartissons les deux series selon la classification de J. De-niker, nous obtenons le tableau suivant :

    HommesNombred'indi- 0/0vidus

    FemmesNombred'indi- 0/0vidus

    Hyperdolichocephales . i8 26,86 7 35Dolichocephales 12 17,91 2 10Sous-dolichocephales 12 17,91 3 15Mesaticephales 6 8,96 2 10Sous-brachycephales zo 14,92 I 5Brachycephales 3 4,48 2 10Hyperbrachycephales 6 8,96 3 15

    En additionnant les trois premiers termes et les trois der-niers termes de ce tableau nous obtiendrons les proportionssuivantes :

    Types dolichocephales .Types brachycephales . .

    HommesNombred'indi- 0/0vidus

    FemmesNombred'indi- 0/0vidus12 6o2682:63686 30

    Dans les deux cas nous remarquerons la plus grande abon-dance des formes dolichocephales.

    Nous avons egalement dresse un graphique pour repre-senter les courbes de l'indice cephalique chez les hommes etchez les femmes. Les indices moyens correspondent a lamediane de ces courbes.

    Le graphique representant les indices feminins montre,comme nous le voyons, moins de regularite dans sa courbeque celui des hommes. Peut-on interpreter cette irregularitepar la presence dans le groupe feminin d'individus appar-tenant a des races plus differentes que celui que renfermela serie masculine ou provient-elle tout simplement de ceque cette serie comprend une plus petite quantite d'individus ?

    . .

    . . 42

    . . 19 28,36

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  • 299 CRANIA SCYTHICA II

    Dans tous les cas les ecarts des extremes dans les deuxsexes montrent suffisamment que ni l'un ni l'autre ne peu-vent se reclamer d'une origine unique.

    semble que ce groupe scythe est, morphologiquement,un agregat ethnique compose initialement de deux races prin-cipales : l'une dolichocephale, l'autre brachycephale. Si dansle graphique concernant les hommes nous faisons une cou-pure a l'indice 77 qui marque la sous-dolichocephalie, nous

    6 irmice aPHALiqUE

    s.

    DOLiCHO. I ME50.1 BRACHY.

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    7 8 9 70 1 R 3 4 6 7 7111-17r1111_.Graphique No. r

    voyons a gauche et a droite de cette coupure deux groupeshomogenes, tous deux qui s'affrontent, le groupe des cranesdolichocephales etant le plus nombreux. Nous pourrionsdone imaginer, en utilisant ces donnees de l'indice cepha-liques, que les Scythes tirent leur origine d'un groupe doli-chocephale. Plus tard serait venu s'agreger a ce groupe initialun contingent brachycephale qui aurait suivi les destineesdu premier. L'histoire est remplie d'evenements semblablesresultats de la conquete ou simplement d'obligations econo-miques ou politiques.

    En resume, it est tres probable qu'en remontant le coursdes ages, si nous pouvions discerner le lieu d'origine desScythes, nous nous trouverions en face d'une populationpossedant entre autres caracteristiques, la Dolichocephalie.

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  • 12 ALEX, DONICI 300

    Dans nos etudes precedentes nous avons trouve l'indicecephalique moyen pour les hommes: 77,82 et 79,75; et pourles femmes 87,33 et 84,22. Il est vrai que les deux seriesfeminines d'alors ne contenaient que quatre cranes seulement.

    E. Chantre qui a fouille de nombreuses necropoles scy-thiques du Caucase donne comme indice cephalique desScythes (hommes) 72,35 pour le groupe de Kabarda et 74,99pour celui de Baksan. Le comte Bobrinsky indique 75,6comme indice moyen de la serie des cranes scythes prove-nant de ses fouilles dans le gouvernement de Kieff. A. Bog-danoff trouve une moyenne de 73,96 chez les cranes prove-nant du gouvernement de Smolensk, et Talko Hryntsevicdonne, pour les 23 cranes provenant de kourganes scythesdu Sud-Ouest de la Russie, un indice cephalique moyende 77,3. D'autre part, G. Debetz nous a fait savoir toutdernierement qu'une serie de dix huit cranes scythes pro-venant de kourganes de la region de Kieff lui a donne unindice cephalique moyen de 73.

    L'indice vertical de longueur et l'indice vertical de largeur

    Le diametre basio-bregmatique moyen, celui qui repre-sente la hauteur du crane est de 132 mm 62 chez les hommeset de 132 mm 29 chez les femmes. Ses extremes sont 125 mmet 142 mm dans le premier groupe et 129 mm et 143 mmdans le second.

    Le rapport de ce diametre au diametre antero-posterieurnous donne l'indice vertical de longueur. Cet indice estassez discute par les auteurs, les uns lui attribuant une grandeimportance, les autres ne lui reconnaissant qu'une valeurrelative.

    Il yank, chez les hommes de notre serie, de 68,25 a 81,76et chez les femmes de 69,47 a 79,44, donnant comme moyen-nes generales 73,55 pour le premier groupe et 73,93 pour lesecond.

    Les valeurs de l'indice vertical de longueur nous demon-trent qu'en general c'est l'orthocephalie qui existe dans les

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  • 301 CRANIA SCYTHICA 13

    deux sexes de notre serie, mais it y a aussi de nombreuxtypes hypsicephales. Si nous repartissons les individus selonla classification de Broca, nous obtenons le tableau suivant :

    Cranes masculins Cranes femininsNombre

    d'individus0/0 Nombre

    d'individus 0/0

    Chamaecephales . 3 7,5 I 5,88Orthocephales . . 26 65, 7 41,17Hypsicephales . . II 27,5 9 54,05

    Les chamaecephales sont remarquablement peu nombreuxdans les deux groupes sexuels. Les variations quantitativesque l'on remarque dans ce petit tableau, entre les sexes,s'expliquent probablement par le petit nombre de cranesfeminins compare au nombre de cranes masculins. Si lepremier et le second groupe avaient ete composes avec uneplus grande masse, les resultats ci-dessus auraient ete, sansdoute, differents.

    Le rapport du meme diametre basio-bregmatique au dia-metre transverse donne l'indice vertical de largeur. Lorsquecelui-ci atteint Ioo it caracterise l'hypsistenocephalie. Lavaleur de cet indice (valeur moyenne) est, pour le groupemasculin, 94,87 (extremes; 83,90 et 107,74). Il est de 88,o8dans le groupe feminin, et see extremes sont 89,44 et102,90.

    Nous trouvons dons, dans nos series, cinq cranes hypsi-stenocephales chez les hommes et deux chez les femmes,ce qui constitue le 11,4% pour les premiers et 1 o% pour lesseconds.

    Nous en avons le preuve en jetant un coup d'ceil sur legraphique No. z, oii nous voyons la courbe des cranes femi-nins suivre presque exactement la courbe des cranes mas-culins.

    L'homogeneite de ce caractere chez les deux sexes peutencore etre indiquee de la fawn suivante: si dans l'ensemble(le ce graphique nous faisons une coupure a partir de

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  • 14 ALEX. DONI CI 3o2

    l'indice 87 jusqu'a l'indice 100, nous verrons que ce groupecontient le 8o % du nombre total de cranes masculins et le75% de cranes feminins.

    L'Indice frontal

    Les indices frontaux rapprochent sensiblement leurs valeurschez les deux sexes. Cette observation est en faveur du deve-

    Graphique No. 2

    loppement relativement grand de l'ecaille frontale chez lescranes feminins.

    Par la grandeur absolue de leur front les femmes se rap-prochent beaucoup des hommes. Ainsi les diametres frontaux,minimum et maximum, sont presque identiques : 96,92 mmet 117 mm 04 chez les hommes, et 96 mm 31 et 116 mm36 chez les femmes. De tels chiffres sont a retenir. Les ecartssont plus sensibles dans le groupe masculin (82 mm a 114mm et 110 mm a 124 mm) que dans le groupe feminin(92 mm a 103 mm et 110 mm a 124 mm). L'ecart est de32 et 34 unites pour les premiers, et II et 14 unites pourles seconds.

    L'indice frontal est generalement de faible valeur dans lescranes courts (types brachycephales). Il s'eleve passablement

    SCYTHES0'

    . 95 . . . . no . . 1 0 5 .

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  • 303 CRANIA SCYTHICA i5

    chez les cranes dolichocephales. Les variations de cet indicemarquent ainsi, nettement, la difference architecturale de cesdeux constitutions craniennes.

    L'Indice du trou occipital

    La longueur et la largeur du trou occipital servent a repre-senter une partie des dimensions de la loge cerebelleuseconsideree dans son ensemble. Ces dimensions servent sur-tout a nous representer le developpement de la moelle epi-niere a la sortie du crane. La moyenne de ces deux diametreschez les hommes mesure 36 mm 89, variant entre 34 mm et42 mm. Elle est de 34 mm 47 et de 29 mm chez les femmes,ayant comme extreme 29 mm et 39 mm pour la longueuret 26 mm et 35 mm pour la largeur. Ces derniers chiffresplus faibles que ceux des hommes s'expliqueraient naturel-lement, mais it faudrait aussi les considerer dans leurs valeursrelatives.

    Les indices moyens que ces deux mesures expriment sont:84,61 dans le groupe des hommes, oil ils s'echelonnent de73,68 a 83,90 et de 85,67 pour le groupe des femmes, avec,comme indices extremes 79,49 et 96,90.

    La capacitd cranienne

    On sait que, d'une facon generale, le developpement del'encephale est fonction du developpement general (tailleet poids) du corps. Il est donc du plus haut interest pournous, dans cette presente etude, d'examiner de plus pressce que peuvent nous montrer les cranes scythes. Et celad'autant plus que nous ne possedons malheureusement pasles os longs qui nous auraient permis de connaitre leur sta-ture, qu'on peut reconstituer au moyen des tables de L.Manouvrier.

    Lorsqu'on ne possede que les seuls cranes it est possible,pour tenter de reconstituer la taille des individus a qui ces

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  • 16 ALEX. DONIC1 304

    cranes ont appartenu, d'utiliser le produit obtenu a l'aidedes principales mensurations craniennes. Il est entendu queles resultats ainsi trouves ne peuvent etre consideres quecomme des tentatives d'approximation. Nous renvoyons pourles details de cette technique a un memoire que nous avonspublic it y a quelques annees 1).

    La capacite cranienne moyenne, calculee, de la serie mas-culine est de 1.466 cc. 8i . Entre les deux extremes (1174 cc. 90et 1.709 cc. 40) it y a un ecart de 634 cc. 5o. Les cranes femi-nins donnent une moyenne de 1.405 cc. 33 et les variationssont beaucoup mains sensibles (1.335 cc. 6z a 1.483 cc. 59)avec un ecart de 147 cc. 97 seulement.

    Le volume de la tete etant en rapport habituel avec lataille des individus, c'est, en partie, a cette disproportion detaille (puisque les femmes sont plus petites que les hommes)qu'il faut attribuer la difference entre le volume du cranechez les hommes et chez les femmes. Dans nos deux seriescette difference sexuelle est de 183 cc. 96 en faveur deshommes.

    En examinant les chiffres individuels du groupe masculinnous constatons que ce sont les individus qui se classentdans les categories marquant les formes dolichocephales quipossedent la plus grande capacite cranienne. En effet, lacapacite cranienne moyenne de ces categories est de 1.485cc. 22 tandis qu'elle n'est que de 1.456 cc. 56 chez les mesa-ticephales, et tombe a 1.419 cc. 98 dans les categories desformes brachycephales.

    Les cranes feminins se comportent, a cet egard, exactementde la meme facon, la difference &ant cependant plus faiblechez elks.

    Ainsi, en opposant les cranes dolichocephales feminins auxcranes brachycephales du meme sexe, nous obtenons les memesresultats que dans la serie precedente, la capacite moyenne

    1) Voici, pour exemple, deux des resultats auxquels nous sommes arrives enetudiant une grande serie de Roumains (2245 individus):

    Pour une capacite cranienne de 1.388 cc., la taile est de 5.564 mm.Pour une capacite cranienne de 5.502 cc., la taille est de 5.746 mm.On peut, d'apres ces indications, essayer de se representer la stature probable

    des Scythes dont nous avons calcule la capacite cranicnne.

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  • 305 CRANIA SCYTHICA 17

    marquant 1401 cc, 19 pour les dolichocephales descend a1396 cc, 61 pour les brachycephales.

    Dans les series craniennes appartenant a divers groupesethniques etudies en differents lieux, la capacite craniennes'est, en general, montree plus grande chez les cranes bra-chycephales que chez les cranes dolichocephales, mais dansla serie que nous examinons c'est un resultat contraire quenous observons et cela dans les deux series sexuelles. Il est fortpossible que l'accroissement de la capacite cranienne quenous constatons, en passant des groupes dolichocephales auxgroupes brachycephales, est do, au moins en partie, a l'accrois-sement correspondant de la taille. Une telle supposition nousferait croire a la presence, parmi les cranes scythes de nosseries, de deux types ethniques dissemblables : un type doli-chocephale de plus haute stature, et un type brachycephalede stature moins elevee.

    On remarquera egalement que la capacite cranienne envi-sagee pour elle-meme est peu considerable chez les deuxsexes. J. Deniker indique, pour les races d'Europe, unemoyenne de 1.500 a 1.600 cc. Cette capacite moyenne est de1.560 cc. selon Topinard.

    Mais, pour etre exactement renseigne, it faudrait que lescranes scythes dont on pourrait disposer soient en beaucoupplus grand nombre.

    L'Indice facial

    L'indice facial moyen (hauteur naso-alveolaire compareea la largeur maxima de la face) nous permet de caracteriserles variations architecturales. Il peut avoir une valeur ethni-que. Il est done important de le connaitre dans la presenteserie; it est de 50,85 pour le groupe masculin et de 50,96pour le groupe feminin. Presque identique colrime moyenne,dans les deux sexes, it oscille de 40,29 a 58,21 chez les cranesmasculins et de 47,29 a 53,72 chez les cranes feminins.

    Les mesures du diametre naso-alveolaire nous donnentles moyennes suivantes : 68 mm pour les hommes, variant

    22 A. R. Memoriile Seefiunii $eiiniijice. Seria III. Tom. X.

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  • 18 ALEX. DONICI 306

    de 63 mm a 78 mm et 65 mm 91 pour les femmes, avecles extremes 6o mm et 72 mm. Quant au diametre bizygo-matique it a fourni les valeurs que voici : 133 mm 33 (122mm a 144 mm) et 128 mm (121 mm a 136 mm). En ordon-nant les indices faciaux d'apres la classification Kollmann, onobtient :

    Cranes masculins Cranes femininsNombre Nombre

    d'individus A d'individus cX,

    Chamaeprosopes . 8 47 I 20Leptoprosopes . . 9 53 5 8o

    Nous voyons la leptoprosopie predominer dans les deuxsexes et nettement chez les femmes on elle atteint le 8o%de la serie totale. Nous pouvons remarquer une predominancemarquee de la chamaeprosopie chez les cranes masculinscompares aux cranes feminins. Nous mettons maintenant,en regard les unes des autres, les valeurs des indices faciauxet celles des indices cephaliques.

    Dolichocephales

    62,68 %

    52,94%

    Cranes masculins

    Brachycephales

    28,36%Chamaeprosopes

    47%Cranes feminins

    5,88% 20%

    Leptoprosopes

    53%

    8o%

    Ce petit tableau nous permet de constater la disharmoniecranio-faciale existant dans les cranes que nous avons exa-mines, la dolichocephalie correspondant a la chamaeprosopieet la brachycephalie a la leptoprosopie. Cette disharmonienous l'avons deja remarquee lors de nos etudes precedentes.Mais peut-titre est-ce la seulement une apparence due ausysteme des moyennes que nous avons utilisees.

    En extrayant les vrais dolichocephales (hommes) et lesvrais brachycephales de notre serie et en examinant chaque

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  • 307 CRANIA SCYTHICA i9

    groupe ainsi forme separement, nous obtenons des resultatsquelque peu differents. Le groupe des dolichocephales vraisnous donne un indice facial moyen de 52,26, c'est-h-diretres leptoprosope, tandis que le groupe brachycephale nousoffre l'indice 47,55 qui denote deja la chamaeprosopie.

    Nous avons dresse le petit tableau suivant afin de compren-dre avec plus de facilite ce que nous venons de dire dans leslignes ci-dessus.

    Cranes masculinsDolichocephales vrais

    (ind. ceph. jusqu'it 75,99)Brachycephales vrais

    (ind. ceph. 82 et plus)Nombre

    d'individus %Ind. fac.moyen

    Nombred'individus

    Ind. fac.% moyen

    Chamaeprosopes . 3 37,5 47,38 3 75 46,13Leptoprosopes . . 5 62,5 56,80 I 25 51,85Indice fac. moyen 8 Ioo,o 52,26 4 loo 47,55

    Afin d'tre encore plus exactement renseigne sur le carac-tere de concomitance cranio-faciale nous avons porte larecherche: I. chez les cranes dolichocephales jusqu'a l'in-dice 77,99 marquant la sous-dolichocephalie; 2. chez lescranes brachycephales a partir de l'indice qui caracterisela sous-brachycephalie. Nous obtenons alors le tableau quevoici:

    Cranes masculinsFormes dolichocephales

    (ind. ceph. jusqu'a 77,99)Formes brachycephales(ind. ceph. 8o et plus)

    Nombred'individus

    Ind. fac.% moyen

    Nombre Ind. fac.d'individus % moyen

    Chamaeprosopes . 4 40 47,87 4 66,66 46,13Leptoprosopes . . 6 6o 55,11 2 33,34 5108Indice fac. moyen 10 Ioo 52,21 6 100, 48,60

    Les pourcentages ci-dessus marquent nettement, commedans le tableau precedent, que dans la majorite, les cranesdolichocephales sont associes a une face relativement etroite

    22

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  • 20 ALEX. DONICI 308

    et allongee et que les cranes brachycephales de leur cotes'associent a une face relativement courte et large. Nousretrouvons alors chez la majorite des cranes etudies le carac-tere harmonique cranio-facial.

    Les arrangements ci-dessus nous montrent une fois deplus avec quelle relativite nous devons considerer les valeursdes mesures et des indices dits moyens. En effet, la moyenne,qui n'est qu'une valeur virtuelle et qui peat meme ne pasexister dans la serie etudiee, n'exprime que grossierement

    SO SS 60

    iNOICE FACIAL

    IND. FRONTAL

    V

    A

    SCYTHES

    9

    /00 'or67 65 70 75 80 85 90 95Graphique No. 3

    les caracteres du groupe et non de l'individu. Valeur inter-mediaire entre plusieurs se repetant, les unes plus souvent,les autres moins souvent, elle ne doit donc nous servir quecomme une simple indication permettant de nous orienter,et non comme une valeur reelle.

    Nous pouvons donc constater l'existence dans notre seriede deux types humains dissemblables : le premier dolicho-cephale a longue face, le second brachycephale a face pluslarge. Il serait utile de rapp eller ici que les plusanciens kourganes du Sud-Est europeen contiennent, quel-quefois meme exclusivement, des cranes dolichocephaleslongues faces. Ce n'est qu'en passant aux sepultures plusmodernes que nous voyons diminuer la quantite des types

    1,0 1S

    A A

    A 1A4 ' iiA

    % tV , 1_./

    N.__ _,

    Cr

    a

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  • 309 CRANIA SCYTHICA 2I

    dolichocephales et apparaitre la predominance des types bra-chycephales.

    Dans l'opposition des indices faciaux aux indices frontauxque nous figurons dans le graphique No. 3, it est facile dedistinguer un groupe compact, dans les deux sexes, qui vientse rassembler autour de l'indice facial 5o. Nous retrouvonsce meme groupe autour des indices frontaux 8z-83. Mal-heureusement, un tres grand nombre de cranes ayant leursapophyses zygomatiques deteriorees it nous a ete impossiblede connaitre dans la mesure oil nous l'aurions aime, leursindices faciaux.

    L'indice orbitaire

    L'indice orbitaire se presente d'une fawn fort curieusechez les cranes scythes. Il nous apporte la meilleure preuveque ce peuple n'a presque rien de commun, du moins parce caractere, avec les races jaunes dont parfois on lui at-tribue l'ascendance.

    Les indices moyens: 81,89 pour le groupe des hommeset 82,36 pour celui des femmes, sont tous les deux micro-semes, donc loin de la megasemie si caracteristique des racesjaunes.

    En examinant ce caractere de plus pres et en cherchantquelle est sa repartition, nous obtenons le tableau suivant:

    Cranes masculins Cranes fernininsNombre

    d'individuso,'

    Nombred'individus

    oi'

    Microsemes 25 59,52 9 52,94Mesosemes 13 30,95 7 43,18Megasemes 4 9,53 1 5,88

    ou, selon une autre classification:Chamaekonches 18 42,86 5 29,41Mesokonches II 26,10 7 41,81Hypsikonches 13 31,04 5 29,41

    .

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  • 22 ALEX. DONIC I 310

    Comme nous en avons la demonstration dans ces deuxtableaux ce sont les indices marquant la microsemie (cha-maekonchie) qui predominent dans les deux sexes. Le faitque l'indice feminin est plus eleve est, d'ailleurs, tout a faitnormal; cette difference sexuelle secondaire s'explique a causede la hauteur relativement plus grande de l'ouverture orbi-taire chez les femmes par suite du faible developpement deleurs arcades sourcilieres.

    Si nous comparons la repartition de l'indice orbitairecelui de l'indice cephalique nous verrons predominer la co-existence des orbites basses avec la dolichocephalie.

    Cranes masculins

    Dolichoce- Brachyce-phales p hales

    62,68% 28,36%Megasemes Microsemes

    59,52% 9,53%

    Cranes feminins

    6o,% 30,% 52,94% 5,88%Les variations de cet indice sont tres sensibles dans les

    deux groupes; elles atteignent 26 unites chez les cranes mas-culins (oscillant de 65,90 a 92,31) et 20 unites chez les cranesfeminins (oscillant de 72,9 a 92,9).

    Quant aux mesures absolues, elles nous donnent les moyen-nes suivantes: pour le groupe masculin la longueur moyennede l'orbite est de 39 mm 19 (de 36 mm a 44 mm); sa hau-teur moyenne est de 31 mm 88 (de 27 mm a 36 mm) etpour le groupe ferninin: longueur moyenne 38,06 mm (de33 mm a 43 mm) et hauteur moyenne 31,47 mm (de 27 mma 37 mm).

    En cherchant quelle est la repartition des types microse-mes, mesosemes et megasemes selon la repartition prealableen cranes leptoprosopes et chamaeprosopes, nous obtenonsce tableau:

    a

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  • 311 CRANIA SCYTHICA 23

    Cranes masculins

    Microsemes Mesosemes MegasemesLeptopro-

    sopesChamaepro-

    sopes

    59,52%

    52,94%

    30,95%

    43,18%

    9,53%

    Cranes feminins

    5,88%

    47%

    zo%

    53%

    8o%

    Cette repartition nous montre la concordance de la mi-crosemie avec la chamaeprosopie, bien plus prononcee the zles femmes que chez les hommes.

    L'indice nasal

    Plus peut-titre que les autres caracteres, l'indice nasal estexpose a subir les influences des variations individuelles.Pour avoir une vue d'ensemble des cranes scythes examinesa ce point de vue nous allons echelonner, selon la valeurde cet indice, tous les cranes sur lesquels it nous a ete pos-sible de calculer l'indice nasal.

    Indice nasal Nombre d'individus

    Hommes Femmes

    3839 240 I41 I42 I I43 244 6 I45 5 I46 5 247 348 2 349 2

    I

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  • 24 ALEX. DONICI 312

    Indice nasal Nombre d'individus

    Hommes Femmes

    50 2 251 I I52 4 I5354 I55 I56 I57 I58 I59 - -6o I6i62636465

    - -

    - -

    II

    En examinant ce tableau nous constatons que les cranesfeminins figurent plus souvent dans les categories a indiceseleves que les cranes masculins.

    D'autre part, nous totalisons tous les indices masculins ettous les feminins. Nous obtenons ainsi les indices moyens :47,25 pour les premiers et 49,99 pour les seconds. Par leurindice moyen les hommes sont presque leptorrhiniens tandisque les femmes sont mesorrhiniennes, a l'extreme limiteallant vers la platyrrhinie.

    Quant aux mesures absolues, elles presentent des varia-tions sexuelles suivantes: 1. legerement plus elargi chez lesfemmes, le nez est plus long chez les hommes; 2. la largeurde l'ouverture nasale et la hauteur du point nasal a l'epinedu nez donnent, comme moyenne, chez les cranes mascu-lins, respectivement 24,72 mm et 52,51 mm; chez les cranesfeminins 25 mm et 5o mm.

    Les ecarts entre les deux sexes ne sont pas tres dissem-blables. Its sont respectivement de 21 mm a 3o nun et de

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  • 313 CRANIA SCYTHICA 25

    45 mm a 6i mm chez les hommes (9 mm et 16 mm entreles extremes) et de 20 mm a 3o mm, puis de 46 mm a61 mm chez les femmes, avec les &arts de 10 mm et15 mm.

    La repartition des diverses formes nasales dans les deuxgroupes sexuels est la suivante :

    Cranes masculins Cranes feminins

    Nombred'individus %

    Nombred'individus %

    Leptorrhiniens 27 65,87 5 29,41Mesorrhiniens II 26,83 7 41,18Platyrrhiniens 3 7,3o 5 29,41

    Cette repartition confirme nettement l'indication fourniepar les indices moyens compares, d'un caractere leptorrhi-nien plus prononce chez les hommes que chez les femmes.

    En separant les vrais dolichocephales et les vrais brachy-cephales du reste de la serie pour mettre en regard de leurforme cranienne la valeur de leur indice nasal, comme nousl'avons fait au moment oil nous avons etudie l'indice facial,nous obtenons : pour les dolichocephales vrais un indice nasaldont la valeur est 48,38, lequel accuse une mesorrhinie pro-noncee.

    Nous retrouvons ici ce caractere d'harmonie morpholo-gique qu'a deja marque l'indice facial. Les cranes dolicho-cephales seront donc, en surplus de leur forme meme, lepto-prosopes et leptorrhiniens.

    Ce procede a pour but de mettre en comparaison la dis-tribution de l'indice nasal chez tous les cranes pris en-semble et la repartition de l'indice orbitaire considers dela meme facon. Nous remarquons qu'a la leptorrhinie cor-respond la microsemie. C'est aux indices qui marquent res-pectivement ces deux caracteres que nous voyons se deve-lopper les sommets des courbes representatives. Il est unautre fait, concernant les cranes masculins, extremement sug-gestif et que nous avons pu observer deja lorsque nous exa-minions les graphiques des indices cephaliques. Le graphique

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  • 26 ALEX. DONICI 314

    No. 4 permet de deceler la presence de deux groupes di-stincts. Its se dessinent dans la courbe generale represen-tant les indices nasaux et aussi bien chez les cranes mas-culins que chez les cranes feminins. Le premier de cesgroupes a pour epicentre les indices 44-45 et le secondles indices 50-52. La courbe des indices orbitaires suit ce

    INOICE NASAL

    1110.011111T/Il3t

    5 a

    n.

    r.

    rm.Agra A

    6 a

    SCYTHES

    --- tf

    /oO AD.

    Graphique No. 4

    meme mouvement, et ses epicentres, 8o -8i et 85-87 setrouvent exactement en face de ceux que nous venous d'in-diquer dans le graphique de l'indice nasal.

    L'indice palatin

    Voici enfin les mesures moyennes de la vane palatinefournies par les deux sexes: longueur de la voiite, 52,77 mmchez les cranes masculins, variant de 45 mm a 6i mm,50,63 mm chez les cranes feminins avec, comme extremesindividuels: 43 mm et 57 mm.

    La largeur est respectivement de 37,73 mm (35 mm47 mm) chez les cranes masculins et 37 mm 77 (26 mm44 mm) chez les cranes feminins.

    Les indices moyens exprimes par ces deux mesures sonten proportions par leurs valeurs: 74,93 pour les cranes

    aa

    I

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  • 315 CRANIA SCYTHICA 27

    masculins et 76,65 pour les cranes feminins, avec les ecartssuivants : 57,38 a 872,3 dans le premier de ces groupes, et61,54 a 93,02 dans le second.

    On peut se rendre compte a quel point ces moyennesvarient. Il n'y a rien d'etonnant a cette constatation quandon voit les variations individuelles.

    En repartissant ces indices selon la classification de Wir-choff nous obtenons le tableau suivant:

    Cranes masculins Cranes femininsNombre

    d'individus010 Nombre

    d'individus010

    Leptostaphylins . . . . 24 77,42 7 63,64Mesostaphylins . . . . 6 19,36Brachystaphylins . . I 3,22 4 36,36

    Il est interessant de mettre en comparaison les caracteresfournis par l'etude metrique de la voute palatine avec ceuxde la face meme. Ces comparaisons, nous ne pouvons lesetablir qu'a l'aide des cranes masculins, les cranes femininsetant en trop petit nombre pour pouvoir etre utilement exa-mines a ce point de vue. Nous inscrivons donc dans un ta-bleau le nombre d'individus presentant la leptoprosopie enface des deux subdivisions creees par Kollmann pour repre-senter l'aspect de l'armature faciale. Nous enregistrons unresultat qui parait, au premier bord, paradoxal. Parmi lestypes leptostaphylins nous avons affaire a plus de chamae-prosopes que de leptoprosopes. C'est la une indication aretenir pour une recherche subsequente. A priori, it sem-blait que nous aurions dil trouver un autre resultat.

    Cranes masculinsLeptostaphylins (indice palatin, jusqu'a 8o)

    Nombred'individus 0/0

    Indicemoyen

    Chamaeprosopes 7 53,85 47,48Leptoprosopes . 6 46,15 53,98Groupe entier . 13 Ioo, 50,48

    . .

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  • 28 ALEX. DONICI 316

    Nous avons ensuite compare ces trois types crees par l'in-dice de la voilte palatine avec la dolichocephalie. A priori,on peut supposer que les types a cranes allonges doiventpresenter plus que les autres les caracteres de leptostaphy-linie. C'est bien ce qui arrive, en effet, et le tableau sui-vant (oil ne figurent que les cranes masculins) nous ren-seigne nettement, mais cette concomitance rend encore plusdifficile a comprendre ce qui a ete dit ci-dessus a propos dela comparaison de l'indice de la voiite palatine et de l'indicefacial.

    Cranes masculins

    Nombred'individus I,

    Indicemoyen

    Leptostaphylins 18 94,74 73,46Mesostaphylins 1 5,26 82,22Brachystaphylins . . .Groupe entier . 19 I00 73,93

    .

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  • RESUMEAfin de presenter plus de clarte dans l'exposition des re-

    sultats que nous avons obtenus, nous avons juge necessairede faire un court resume de nos resultats, degages des ta-bleaux et de discussions. Nous l'exposons dans l'ordre deretude de chaque caractere envisage.

    L'indice cephalique qui marque, en moyenne, la sous-dolichocephalie, est identique dans les deux sexes.

    A l'orthocephalie masculine correspond l'hypsicephalie fe-minine, qui denote une plus grande hauteur du crane feminin.

    La capacite cranienne est plus forte, chez les deux sexes,parmi les individus presentant des cranes dolichocephales.Elle est, en general, au dessous de la moyenne attribueeaux populations europeennes.

    La largeur du front est relativement plus grande chez leshommes que chez les femmes, de meme que la largeur dela face qui, tout en accentuant la leptoprosopie dans lesdeux sexes, la fait ressortir davantage chez ces dernieres.

    La microsemie est generale, elle est associee avec la sous-dolichocephalie et la leptoprosopie.

    Les indices nasaux moyens sont : leptorrhiniens chez leshommes et mesorrhiniens chez les femmes, mais it ne fautpas oublier non plus que la serie des cranes feminins est,numeriquement, moins importante que la serie masculine.Il est done naturel que les mesures et les indices exprimespar elles ne peuvent avoir la meme valeur que ceux fournispar l'autre serie.

    Le graphique No. 5 resume mieux que ne le feraient leschiffres la fawn dont la serie de cranes feminins se coin-porte par rapport a la serie masculine. Les demi-cercles quiy sont figures (hommes a gauche, femmes a droite) contien-nent les pourcentages de cranes qui, par leurs indices

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  • 30 ALEX. DONICI 318

    cifGraphique No. $

    9

    arAAl k

    ilk 1 6.OASA

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  • 319 CRANIA SCYTHICA 31

    individuels, rentrent dans l'une ou l'autre subdivision de lanomenclature du caractere donne.

    Les indices les plus nombreux, dans les deux sexes, ap-partiennent done aux categories des types dolichocephales,leptoprosopes, microsemes et leptostaphylins. Les hommesse differencient des femmes, tres legerement, par les valeursde leur indice nasal, et surtout par les indices verticaux delongueur. Cette derniere valeur indique que les cranes mas-culine sont, en moyenne, moins developpes dans le sens ver-tical que les cranes feminins ce qui est d'ailleurs tout a faitnormal car la femme, dans un meme groupe ethnique eta taille egale, a son crane toujours plus haut que l'homme.COMPARAISONS ETHNIQUES ET GEOGRAPHIQUES

    Pour terminer cette etude nous avons pense qu'il seraitinteressant de proceder a quelques comparaisons entre lescranes scythes que nous venons d'examiner et les cranesappartenant, d'une part aux peuples qui ont precede lesScythes sur les territoires du Sud-Est europeen, et, d'autrepart, aux peuples qui leur ont succede dans les memes lieux.

    Ces comparaisons seront faites exclusivement a l'aide deseries masculines.

    Les cranes neolithiques exhumes de la station de Cucu-teni, en Moldavie, etudies par le professeur Eugene Pittardont donne un indice cephalique moyen de 78,3 et un indicenasal moyen de 44,8.

    L'indice cephalique du crane, egalement de l'epoque neo-lithique, provenant de Lipcani, en Bessarabie, et examinepar nous-meme est de 72,04.

    Comme on le voit, ces indices different totalement de ceuxobtenus sur les presentes series scythes.

    Les indices cephaliques exprimes par E. Chantre calculessur un tres grand nombre de cranes provenant des necro-poles protohistoriques du Caucase, varient de 71,55 (Sam-thavre) a 73,77 (Kislovodsk).

    Nous ne possedons, malheureusement, pas d'autres me-sures prises sur ces cranes.

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  • 32 ALEX. DONICI 32o

    Dans l'ouvrage du professeur N. Iorga # Histoire des Rou-mains et de leur civilisation nous trouvons, au sujet desScythes, le passage suivant : # C'est une confederation despeuplades reunies pour la gloire sous la conduite de quel-ques families iraniennes. Ces guerriers etaient pour la plu-part des turcomans pareils aux turcomans d'Asie et aux ta-tars d'une poque posterieure #. D'un autre cote, nous trou-vons, dans le memoire de A. Baschmakoff # Le probleme scy-thique et l'e'nigme cimme'rienne la confirmation de l'hypo-these exprimee quant a l'origine iranienne des Scythes.

    Aussi, avons-nous cru qu'il serait interessant de voir siles caracteres morphologiques des populations actuelles dela region turcomane presentent encore aujourd'hui des traitscommuns avec leurs lointains predecesseurs.

    Les Sartes modernes possedent, d'apres A. Schichoff, unindice cephalique moyen de 83,32, les Tadjiks et les Usbeks(selon C. Ujfalvy) un indice moyen de 84,66 et 86,18. Cesont des resultats obtenus sur le vivant. Ces indices corres-pondraient donc, s'il s'agissait de cranes, aux indices sui-vants : 81,32, 82,66 et 84,18.

    Pour ce qui concerne les Baschkirs et les Tatars, plusieursseries de cranes ont donne a A. Bogdanoff les indices ce-phaliques suivants : 80,62 pour les Baschkirs d'Oufa, 84,25pour les Baschkirs d'Orenbourg et 81,62 pour les TatarsNogg. Les Tatars (mesures sur le vivant) ont donne auprof. Eugene Pittard un indice cephalique moyen de 83,34.

    Les anciens cranes provenant de la necropole de Cocandet de celle de Tachkent (Turkestan russe), etudies par A.Bogdanoff, ont donne les indices dont les valeurs sont ex-primees ci-dessous et que nous mettons en parallele avecles indices fournis par les Scythes que nous avons examines.

    Cranes deTachkent

    Cranes deCocand

    Cranes deScythes

    Indice cephalique 82,42 80,30 76,36Indice vertical de longueur. . 76,11 77,12 73,55Indice vertical de largeur . 92,49 96,29 94,87Indice frontal 79,74 81,90 79,97

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  • 321 CRANIA SCYTHICA 33

    Cranes de Cranes de Cranes deTachkent Cocard Scythes

    Indice orbitaire 85,84 87,18 81,89Indice nasal 49,83 44,70 47,27Indice palatin 82,55 82,72 74,93

    La brachycephalie des cranes turcomans va de pair avecla mesosemie (presque la megasemie), la mesostaphylinietouchant a la brachystaphylinie et l'hypsicephalie,dire que ce sont la des caracteres diametralement opposesa ceux que nous avons constate chez les Scythes.

    Une serie de 90 cranes datant du Xe au IVe siecles avantnotre ere et provenant des kourganes de Syda, Oust-Syda,Abakhansk, Orak, etc., localites situees dans le pays de Mi-noussinsk, tout voisin du Turkestan, a ete etudiee par G.Debetz. Voici les indices moyens exprimes par ces crane-qui ne presentent d'ailleurs aucun des caracteres mongosloides :

    Indice cephalique 76,5Indice vertical de longueur 72,8Indice vertical de largeur 95,07Indice nasal 47,8Indice orbitaire 81,4

    Deux autres series : une de dix-huit cranes Sarmates, con-temporains des Scythes, provenant de la region du bas Volga,l'autre de quatorze cranes scythes provenant des environsde Kieff, ont donne, au meme auteur, les indices suivants :

    CranesSarmates du

    bas Volga

    CranesScythes

    de KieffIndice cephalique 80,3 73,oIndice vertical de longueur . . 71,9

    98,471,6

    Indice vertical de largeur . 99,36Indice nasal 48,6 51,4Indice orbitaire 79,4 78,6Indice facial 49,6 52,9Capacite cranienne . 1598,18 cc. 1481,04 cc.

    23 A. R. Memoriile Sectiunii .PU4:flee. Seria III. Tom. X.

    c'est-h-

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  • 34 ALEX. DONICI 322

    Une serie de cranes provenant des champs des urnes enUkraine (du I-er au Ve siecles de notre ere) et une autredes sepultures de l'age du bronze du bas Volga, toutes lesdeux etudiees egalement par G. Debetz, ont permis d'ob-tenir les indices suivants:

    Cranes deschamps des urnes

    (Ukraine)Cranes de rage

    du bronze(bas Volga)

    Indice cephalique 73,2 74,3Indice vertical de longueur 74,5 71,3Indice nasal 45,3 46,5Indice orbitaire 80,1 78,9Indice facial 54,37 50,7Capacite cranienne 1395,41 CC. 1524,92 cc.

    Ces deux dernieres series ressemblent, incontestablement,par les resultats que leur etude a fournis, a notre serie scythe.El les ressemblent surtout au groupe des vrais dolichocephalespris separement, tous deux presentant les memes caracteres :tete allongee, face egalement allongee, nez long et etroit.

    Si nous comparons ces indices a ceux exprimes par lescranes de la meme poque, mais provenant de la Siberieoccidentale, nous remarquerons la diminution chez ces der-niers de la dolichocephalie. Les kourganes des environs deTobolsk par exemple renferment des cranes dont l'indicecephalique moyen est 78,67, pour ne citer que ce cas parmibeaucoup d'autres.

    Nombre d'auteurs voient dans les Ossethes et les Circas-siens les descendants directs des anciens Scythes. Voici quel-ques mesures concernant ces peuples, les unes prises surles individus vivants, les autres sur les cranes provenantdes necropoles anciennes d'Ossethie.

    Les Circassiens mesures par E. Chantre, par groupe desix a seize individus, ont donne, pour representer les indicescephaliques, les chiffres suivants : 80,7, 81,8, 82, 82,4, 82,9,83, 83,2, 84,5. En ramenant ces valeurs a celles qui seraientobtenues apres des mesures prises directement sur les cranes,

    .

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  • 323 CRANIA SCYTHICA 35

    nous aurions des indices (diminues respectivement chacunde deux unites) allant de 78,7 a 82,5.

    Les Ossethes ont donne les indices : 80,7, 81,1, 84,7, 86,5ou, pour les cranes: 78,7 a 84,5.

    Les 18 cranes provenant d'une ancienne necropole d'Os-sethie et etudies par A. Ivanowsky ont donne les indicesque nous inscrivons dans le tableau qui va suivre a cotede ceux de notre serie de cranes scythes.

    Nous verrons que la ressemblance de ces deux series estfrappante pour ce qui touche aux principaux caracteres. Ilserait, certes, fort interessant de pouvoir faire une etudecomparative semblable a celle-ci, sur de plus grandes series.

    Cranes de lanecropoled'Ossethie

    CranesScythes

    Indice cephalique 75,41 76,36Indice vertical de longueur 75,44 73,55Indice nasal 494 47,25Indice orbitaire 85,72 81,89Indice palatin 80,16 74,93Capacite cranienne 1470,49 cc. 1466,81 cc.

    Les necropoles protohistoriques de la meme region ontdonne a E. Chantre les indices cephaliques moyens suivants :Samthavro 71,55. Marienfeld 72,64. Koban 73,71; Kislovodsk73,77; Redkine 77,77.

    Nous avons egalement rassemble quelques documents con-cernant les habitants actuels des pays occupes autrefois parles tribus scythes. Les mesures prises sur les aborigenesde l'ancien emplacement de la Scythie royale, c'est a direla region du Don, les gouvernements d'Ekaterinoslav, Koursk,Voroniege et Kieff, donnent les indices cephaliques moyenssuivants: pour la region du Don, et selon les districts : 79,14,8o,66, 81,18, 82,04 (V. Bounak) ce qui correspondrait auxindices pris sur le crane: de 77,14 a 80,04.

    Les indices cephaliques moyens exprimes par E. Tche-pourkovsky et calcules sur un tres grand nombre d'individus

    23.

    .

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  • 36 ALEX. DONICI 324

    (3690) sont 81,9, pour le gouvernement de Koursk: 82,1,pour celui de Voroniege; 83,4, pour le gouvernement d'Eka-terinoslav; et 83,6 pour celui de Kieff; ces indices corres-pondraient a ceux obtenus sur le crane dont les valeurs va-rieraient dans l'ordre suivant : 79,9 a 81,6. Aucun de cesindices ne se rapproche de celui que nous avons obtenusur la serie des cranes scythes.

    Les anciens cimetieres de Kieff (XIXII-e siecles) ontEyre des cranes dont nous inscrivons ici les principaux in-dices calcules par A. Bogdanoff, a cote de notre serie decranes scythes:

    Cranes deKieff

    CranesScythes

    Indice cephalique 77,04 76,46Indice vertical de longueur 73,26 73,25Indice nasal 46,77 47,25Indice orbitaire 79,38 81,89Indice palatin 74,78 74,93Capacite cranienne 1503,56 cc. 1466,81 cc.

    De nouveau, comme lors de comparaison avec les ancienscranes ossethes, nous nous trouvons en presence d'une res-semblance entre les caracteres de ces deux series.

    Les anciens habitants des pays occupes autrefois par lesScythes avaient-ils conserve la physionomie ethnique de cesderniers, plus ou moins alteree par la suite, ou sommes-nous plus simplement en face d'un cas de convergence ?L'insuffisance du materiel mis a notre disposition ne nousautorise pas encore a repondre a cette question, mais it semblebien que la conclusion devra s'orienter dans le sens de lapremiere supposition.

    Une autre serie de cranes, provenant des kourganes dela region de Perm, pays qui a egalement connu l'occu-pation scythique, nous montre une moindre ressemblanceavec les cranes de cette population que les series prece-dentes.

    .

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  • 325 CRANIA SCYTHICA 37

    Cranes de Perm Cranes Scythes

    Indice cephalique 79,29 76,46Indice vertical de longueur 72,7o 73,55Indice frontal 81,42 79,97Indice nasal 46,95 47,25Indice orbitaire 82,39 81,89Indice palatin 77,76 74,93Capacite cranienne . 1440,13 CC. 1466,81 cc.

    II est un point sur lequel it y a lieu d'insister. Nous pou-vons constater que les cranes appartenant aux anciens ha-bitants des territoires parcourus autrefois par les Scythes pre-sentent beaucoup plus de ressemblance avec les cranes deces derniers que les cranes appartenant aux habitants actuelsde ces memes pays. Il est egalement a noter que ces cranesont aussi bien plus d'analogies avec les cranes scythes qu'avecceux de leurs propres ( ? ) descendants.

    Les comparaisons que nous venons de faire nous demon-trent assez clairement que ni les cranes anciens provenantdu Turkestan, ni les habitants actuels de ce vaste pays, nepresentent aucune ressemblance avec les Scythes du Sud-Esteuropeen dont notre serie est composee.

    Les anciens cranes turcomans, de meme que les tetes deshabitants modernes de cette contree, se classent tous lesdeux, et contrairement a ce que nous avons vu chez lesScythes, parmi les types brachycephales.

    Nous rappelons que les Scythes sont des types sous-doli-chocephales. D'autres caracteres les differencient egalement,et a tel point, que, sans nulle crainte de faire erreur, nouspouvons dire gull n'existe aucun lien de parente ethniqueentre les deux peuples: Turcomans et Scythes, car it fautrester dans le domaine restreint ou, du moins, entre lesseries des cranes que nous venons d'examiner.

    Il est fort possible qu'apres l'exode des Scythes, vaincuset chasses par les Massagetes, le pays qu'ils avaient occupeoriginellement a ete repeuple par d'autres populations appar-tenant a des races differentes de celles dont les Scythesfaisaient partie. L'absence des rester humains se rapportant a

    .

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  • ALEX. DON ICI 326

    cette poque reculee ne nous permet pas d'en dire davan-tage pour le moment.

    Il est cependant extremement curieux de constater la trou-blante ressemblance entre les anciens cranes provenant, soitdes cimetieres de Kieff, soit des vieilles necropoles d'Os-sethie, avec ceux de notre serie scythe. Leurs indices ce-phaliques, leurs indices nasaux, la hauteur du crane, etc.presentent les monies dimensions, les memes formes dansla structure cranienne generale.

    Les cranes provenant des kourganes de la region de Perm,plus dolichocephales que ceux du Turkestan, mais bien moinsque les cranes scythes, se placeraient, par leurs indices,entre ces deux groupes humains. Mais le pays de Perm setrouvant sur le chemin qui mene du Turkestan vers le PontEuxin, une hypothese surgit d'elle-meme: serions-nous peut-etre en presence d'un processus de transformation ethniquesubie par un peuple au cours de son deplacement ?

    Nous avons deja pu voir que les cranes neolithiques livrespar le sol roumain n'ont, pour ainsi dire, rien de commun,morphologiquement parlant, avec les cranes scythes. Pource qui concerne les poques beaucoup plus recentes le pro-fesseur Eugene Pittard a publie, en 1911, une etude de toocranes moldaves, anciens, deposes au monastere de Neamtz,en Moldavie. Voici les principaux indices de ces cranes com-pares a ceux des Scythes.

    Cranes moldavesde Neamtz Cranes Scythes

    Indice cephalique 82,58 76,46Indice vertical de longueur . . 76,39 73,55Indice frontal 79,56 79,97Indice orbitaire 86,13 81,89Indice nasal 50,20 47,25Indice palatin 65,31 74,93Capacite cranienne 1408,67 cc. 1466,81 cc.

    La brachycephalie et la mesorrhinie des anciens cranesmoldaves sont en opposition complete avec la dolichocephalieet la leptorrhinie des cranes scythes.

    38

    .

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  • 327 CRANIA SCYTHICA 39

    SCYTHES(serie actuelle)

    SCYTHES(necropoles de Kieff)

    CRANES ANCIENS(cimetieres de Kieff)

    CRANES ANCIENS(tumuli de Perm)

    OSSkTHES(necropoles)'

    SARMATES

    CRANES ANCIENS(cimetiere de Cocand)

    CRANES ANCIENS(cirnetiere de Turkestan)

    CRANES MOLDAVES(monastere de Neamtz)

    11111"riillau I11II eamal1111111111/0MOAN ni

    1502111MAME

    Wirt'110Aims

    Ind. cephalique Ind. vertical Ind. nasalt. Dolichocephales ChamaecephalesIlLeptorrhiniens2. Mesaticdphales Orthoapha les .1 Mesorrhi n lens3. Brachycephales HypsicEphales Platyrrhiniens

    Graphique No. 6

    Ind. orbitaire Ind. palatinMicrosernesMisosemesMdgastrnes

    LeptostaphylinsMesostaphylinsBrachystaphylins

    go

    11111111111gl EEO Ell

    go

    BETAINLVIErEa AMIE

    II

    CCM

    111"121415+AI& 111/ \ Nwww.digibuc.ro

  • 40 ALEX. DONICI 328

    Pour avoir une vue d'ensemble des similitudes ou desdivergences existant entre les multiples caracteres morpho-logiques que nous avons releN,es au moment des comparai-sons entre les Scythes et les differentes autres series, nousavons dresse le graphique ci-dessous.

    Chacun des rectangles correspond a un groupe humaindifferent. Nous avons mis son nom a cote. Ces rectanglessont divises en cinq colonnes representant chacune uncaractere somatologique : indice cephalique, indice verticalde longueur, indice nasal, indice orbitaire, et indice palatin.Les carres nous indiquent a quelle division de la nomen-clature appartient le groupe humain donne, par son indicemoyen.

    En examinant ce graphique nous apercevons tout de suiteune ressemblance complete entre la serie de cranes scythes(hommes) dont l'etude nous est personnelle, d'une part, etcelle (inedite) qui nous a ete communiquee par G. Debetz.A leur tour ces deux series de cranes scythes dont l'etudea montre des resultats concordants mis a cote de la seriede cranes anciens provenant des cimetieres de Kieff consti-tuent avec cette derniere un bloc dont tous les elementssont identiques.

    Quant aux cranes provenant des kourganes de la regionde Perm, ils different des series precedentes par leur in-dice cephalique, mais cette difference n'est pas considera-ble a peine trois unites. Quant a l'indice vertical de lon-gueur, l'ecart d'une seule unite entre les Scythes et les Per-miaks nous autorise a rapprocher ces deux groupes, au moinspour ce qui touche au caractere envisage.

    Les Ossethes n'ont de commun avec les Scythes que l'in-dice cephalique et l'indice vertical de longueur.

    Quant aux Sarmates c'est justement par cet indice quiles place parmi les types brachycephales qu'ils differentdes Scythes, et aussi des autres peuples que nous venonsd'examiner.

    Les anciens Turkomans de Cocand et de Tachkent seressemblent beaucoup entre eux, mais ils n'ont absolumentrien de commun avec les autres series ici considerees.

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  • 329 CRANIA SCYTHICA 41

    Enfin, pour ce qui concerne les anciens Moldaves, it noussuffit de jeter un coup d'cril sur le rectangle qui representeleurs caracteres morphologiques pour nous rendre compteimmediatement qu'il est tout a fait inutile d'y chercher unefiliation quelconque avec les Scythes.

    Nous avons pense qu'il serait egalement fort interessantde voir comment se comportent les Scythes par rapport ala population actuelle qui leur a succede sur le territoirede la Roumanie. Eugene Pittard qui connait le mieux l'an-thropologie des Roumains donne les indices cephaliques sui-vants pour les habitants de ce pays: Valachie 81,22; Mol-davie 83,77; Dobroudja 80,51; Transylvanie 84,40; Buko-vine 80,84; Bessarabie 82,14, ce qui representerait, si lesmesures avaient ete prises sur le crane, les indices allantdans l'ordre ci-dessus, de 78,84 a 82,40. Ces indices nousmontrent clairement une discordance cephalique completeentre les Roumains modernes et les Scythes anciens. Faut-ilen deduire et ce ne serait pas la une mince demonstrationanthropologico-historique que les ancetres des Roumainsactuels, refugies dans les montagnes lors de l'invasion scythe,ont pu echapper ainsi a l'influence anthropologique de l'en-vahisseur ?

    Il est tres probable que c'est vers une hypothese de cettenature que nous devons tourner nos regards.

    Et voici, a titre documentaire, quelques indices pris surdes cranes romains, plus ou moins contemporains desScythes:

    Cranes Cranesmasculins feminins

    D'apres Nicolucci 77,30 8o,2Cantacuzene 78,80 79,13Quatrefages et Hamy . . 77,22Lebzelter 72,69

    L'indice cephalique des Romains actuels (8035 individusmesures par R. Livi) este de 81, (sur le crane 79). Il estde 77,5 pour les Italiens du Sud, et 86,5 pour les Italiensdu Nord.

    .

    .

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  • 42 ALEX. DONICI 33o

    Ces quelques mesures nous demontrent qu'il serait vainde rechercher une origine veritablement romaine aux typesactuels de la Roumanie. Les armees de Rome, si elles ontvaincu (avec combien de difficultes) les Daces, anciens Rou-mains, n'ont guere laisse que leur langue et leur civilisationau peuple conquis.

    L'origine des populations scythiques est aujourd'hui en-core enveloppee des plus grands mysteres. Une certaine Ecolea voulu, se basant sur des analogies ethnographiques avecdes tribus turco-mongoles et sur quelques passages d'auteursanciens (Herodote, Ephore, Hippocrate) en faire les descen-dants d'un groupe mongol. Ainsi que le remarque Baschma-koff le seul caractere anthropologique qui soft alors indiqueest celui donne par Hippocrate, a savoir que les Scythesauraient le teint rougeatre et une tendance a l'obesite. Ilfaut reconnaitre que ce sont la de bien maigres indications.Les proprietes les plus distinctives, les plus caracteristiquesdu type mongol font defaut: pommetes saillantes, yeux bri-des, nez aplati, absence de barbe et couleur jaunatre de lapeau. A cette poque lointaine on ne pouvait guere envi-sager que les caracteres descriptifs.

    La seconde Ecole est dite # Iranisante , car elle pense,en se basant sur la linguistique, avoir etabli le caracterearyen des Scythes. Afin de tenter la revelation de cette ori-gine on declara .

    On voit que les tentatives de rapprochement si nousabandonnons les recits particulierement vagues des chroni-queurs ont ete faits dans une seule direction, celle de lalinguistique. Or, dans les quelques lignes d'introduction acette etude nous avons dit combien de tels documents nous

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  • 331 CRANIA SCYTHICA 43

    apparaissent insuffisants. Au cours de son histoire, qui n'apas besoin d'avoir etc tres longue, une population peut avoirparle successivement plusieurs langues, sans avoir, pour celamodifie en quoi que ce soit ses caracteres morphologiques,c'est-h-dire ses caracteres de race. Elle peut meme avoirprofondement transforms ses manifestations ethnographiques,change meme ses coutumes funeraires qui sont cependantparmi les plus stables, et rester neanmoins, anthropologique-ment parlant, semblable a elle-meme.

    C'est pourquoi, desireux d'apporter a notre tour quelquesrenseignements pour essayer d'eclairer la profonde obscuritequi entoure encore l'origine des Scythes, nous avons faitl'etude craniologique de ce qui a etc retrouve des squelettesregardes comme scythes.

    Et nous nous posons alors cette question. Si les migra-tions scythiques sont reellement arrivees de l'Asie moyenneet meridionale vers le Pont Euxin, peut-etre l'examen descaracteres anthropologiques des populations repandues surces territoires et que nous pouvons imaginer encore enplace, pourra-t-il etre utilement compare a l'examen descaracteres anthropologiques des peuples dont on a ex-hume les ossements, des sepultures considerees commescythes.

    Les auteurs ont estime que c'est dans la region du Tur-kestan chinois, sur les versants septentrionaux du Pamir,que l'on peut chercher la patrie originelle des Scythes. Dela, leurs migrations, a diverses poques, les auraient con-duits, d'un cote vers la Medic, de l'autre, en contournantle lac Aral, vers la region du Caucase et vers les territoirescompris entre le Don et le Dniepr, lesquels, depuis, auraientcompose la Scythie royale. De cette Scythie royale, les horn-mes qui formaient ce groupe, s'avancant touj ours plus versle sud-oust, ont peuple le littoral de la Mer Noire et l'ar-riere-pays, peut-etre jusqu'aux Carpathes. La Bessarabie ac-tuelle, la Transylvanie, et une partie de la Moldo-Valachieont etc, a un moment, les patrimoines des Scythes dits agri-culteurs (en opposition aux Scythes nomades). La Dobroudjaa etc la Scythie mineure.

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  • 44 ALEX. DONICI 332

    Faut-il admettre que des migrations aussi considerablesdans l'espace aient eu lieu sans laisser, anthropologiquementparlant, des souvenirs importants sur tous les territoires tra-verses ? Or, nous l'avons-vu dans les pages precedentes, lescaracteres craniens des Scythes sont dolichocephales ou rap-proches de la dolichocephalie. Les populations actuelles despays traverses par ces Scythes devraient avoir conserve, enpartie au moins, ce caractere.

    D'un autre cote, ces migrations a grands rayons, doiventcouter cher aux groupements humains qui les accomplissent.Sur le chemin des pertes considerables doivent decimer les

    Distribution geographique de l'indice cephalique (sur le crane) despopulations anciennes.

    contingents. Les vides ainsi causes peuvent etre comblespar les populations traversees qui n'ont souvent plus quecet interet: participer aux destinees du vainqueur. La pu-rete ethnique du groupe migrateur-guerrier est ainsi singu-lierement compromise.

    Nous prions le lecteur de prendre connaissance des deuxcartes dans lesquelles nous avons inscrit, sur l'espace geo-graphique envisage dans ce travail, d'une part les indicescephaliques des populations anciennes et particulierementdes groupes consideres comme scythiques et, d'autre part,les indices cephaliques des populations actuelles repanduessur les memes territoires. L'examen comparatif de ces deuxcartes est particulierement interessant.

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  • 333 CRANIA SCYTHI CA 45

    Dans la premiere, nous constatons que dans les regionsregardees comme specifiquement scythes, c'est-h-dire dansl'espace principalement compris entre le Don et le bas Da-nube, la presque totalite des indices figurant sur la cartesont des indices de dolichocephalie ou a tendances dolicho-cephaliques. Meme, certains de ces indices sont de valeursingulierement basse, indiquant un crane extraordinairementetroit et allonge. Un seul chiffre depasse reellement cettecaracteristique ethnique. C'est l'indice 83,4, a l'ouest de lagrande courbe du Tanais (Don).

    Si, maintenant, nous jetons un coup d'ceil sur la region

    Distribution geographique de l'indice cephalique (sur le vivant) despopulations actuelles.

    (Foil nous supposons que sont venues les migrations scythes,le Turkestan chinois, nous constatons que les quelques in-dications qui ont ete recueillies sur cette region donnentdes valeurs d'indices fort differentes. Il est donc difficiled'associer ces deux caracteres disparates pour en creer uncaractere d'unite et nous imaginer que ce sont des hommesappartenant a la meme race qui se trouvent repartis sur cesdeux regions geographiques.

    La deuxieme carte est tout aussi interessante que la pre-miere, mais a un autre point de vue. Elle represente lesindices cephaliques des populations actuelles, disseminees surce vaste espace qui s'etend du Turkestan chinois a l'orientdes Carpathes. Sur 43 notations d'indice cephalique, nous

    At8.14au Iti

    11, AI80: 81

    8t SAL411

    834 83.r

    ARA 88.1.

    81.1.

    85r

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  • 46 ALEX. DONICI 334

    n'en trouvons que deux dont la valeur soit au dessous del'indice 80.

    A priori, nous pouvons admettre que les populations oc-cupant ces etendues eurasiques sont les descendants, de-meures en place, des populations prehistoriques et protohis-toriques. A ce point de vue, la partie de la carte represen-tant la region du Turkestan chinois ne montre pas de mo-difications importantes entre le passe et le present. Mais sinous portons nos regards sur la region du Caucase on vi-vaient les Sarmates qui sont probablement d'une origine an-thropologique semblable a celle des Scythes, nous voyonsque des changements considerables dans l'ethnologie de cesterritoires ont eu lieu. Et it en est de meme pour ce quiconcerne la Scythie jusqu'au Danube inferieur. La compa-raison des valeurs marquees sur la carte montre a l'evidence,de profondes transformations humaines.

    Pour expliquer ces differences nous ne pouvons certaine-ment pas faire intervenir des raisons mesologiques. Ce sont,a n'en pas douter, des populations nouvelles qui se sontinstallees sur les memes territoires. C'est meme la un exem-ple remarquable de ce que les recherches d'anthropologiepeuvent apporter comme arguments de discussion et peut-etre d'explication a la geographie humaine.

    Nous savons qu'une partie de la Russie du sud et cer-tains cantons de la Roumanie actuelle ont ete peuples parles Tatars. Ceux-ci sont en majorite des individus brachy-cephales. La carte nous donne, par les chiffres qu'elle pre-sente, comme un reflet de cette caracteristique ethnique. Ad-mettons un instant que ce soient veritablement des Tatarsqui aient, en majorite, couverts les territoires consideres.Alors les Scythes dont les caracteres craniens sont tres dif-ferents ne pourraient nullement etre rapproches du goupemongol ou mongoloide ainsi que le supposent certains au-teurs (voir ci-dessus). L'anthropologie apporte a l'appui dela these qui combat cette supposition l'autorite de ses re-sultats. Et cette conclusion serait, une fois de plus, la de-monstration de la necessite de faire intervenir, dans le pro-bleme des origines de n'importe quel contingent humain dont

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  • 335 CRANIA SCYTHICA 47

    on n'a jusqu'alors etudie et discute seulement les facteursethnographiques et linguistiques, le facteur morphologique.

    Il est bien certain que les populations occupant aujour-d'hui les territoires de l'ancienne Scythie ne peuvent etreles descendants des hommes qui ont edifie, dans toute laRussie du Sud et en partie de la Roumanie les nombreuxtumuli dont nous exhumons parfois les squelettes.

    Encore une fois, it semble que des constatations commecelles-la ne peuvent etre indifferentes a l'histoire d'une re-gion donnee non plus qu'a la geographic humaine de cetteregion.

    CONCLUSIONSCette etude nous a fait voir que, parmi les cranes scythes,

    la proportion des formes dolichocephales est tres nettementla forme la plus commune. Au surplus, ces cranes ne pos-sedent aucun des autres caracteres specifiques aux races mon-goloides. Le type dolichocephale que nous avons decele estune continuite parfaite de celui des populations du Sud-Esteuropeen a l'epoque de la pierre et meme a l'epoque dubronze. Il nous semble donc qu'il n'y a pas eu de ruptureethnique importante entre la periode de la pierre polie etl'epoque , dont nous avons etudie les ossements.

    A l'age du bronze l'element brachycephale existe. Sa pre-sence est due au contact des regions brachycephales duCaucase et des Carpathes qui, actuellement encore, sont de-meurees brachycephales.

    Pour nous, le fonds scythique etait constitue par deuxraces principales; une dolichocephale a longue face et aunez etroit (elle represente la masse principale de cette po-pulation qu'on peut qualifier d'autochtone); l'autre, brachy-cephale a face et nez plus elargi, type exceptionnel, de cefonds principal sur lequel sont venus s'amalgamer, au coursdes siecles, des peuples et des tribus appartenant a des racesdiverses.

    A quelle race ou a quelles races (dans le sens biologiquedu mot) appartenaient les Daces, les Scythes et aussi les

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  • 48 ALEX. DONICI 336

    hommes composant les legions romaines qui, tour a tour,envahirent la Dacie ? N'est-ce pas une question dont la re-ponse serait particulierement interessante a connaitre pourl'histoire primitive des pays danubiens ? Pour l'heure la que-stion seule peut etre posee.

    Les quelques cranes documents precieux que nouspossedons nous font souhaiter que les fouilles ulterieures

    Deux poignards scythes provenant des tumuli de Navarnet.(Fouilles et dessins de l'auteur).

    rassemblent un nombreux materiel. Il nous permettra desconclusions que nous n'osons faire aujourd'hui. Notre buten poursuivant la presente etude n'a ete que d'eclaircir leprobleme morphologique concernant les Scythes memes, en-core une fois, groupe humain tres mal connu, et de tenterde percevoir la zone geographique qu'ils ont primitivementhabitee, la route des migrations qu'ils ont effectuees, et d'es-sayer d'etablir les relations morphologico-ethniques qui peu-vent exister entre cette population et les populations ac-tuelles.

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  • TABLE DES MATIERESPag.

    Avertissement iIntroduction 3Etude craniologiquc 8L'indice cephalique . 8L'indice vertical de longueur et l'indice vertical de largeur 12L'indice frontal 14L'indice du trou occipital 15La capacite cranienne 15L'indice facial 17L'indice orbitaire 21L'indice nasal 23L'indice palatin 26Rsum 29Comparaisons ethniques et geographiques 3 5Conclusions 47Bibliographie 49

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